Traitement du cancer du sein agressif : découverte d’une nouvelle protéine participant au développement de métastases

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le  31 janvier 2024
Illustration de la capacité d'invasion des cellules cancéreuses du sein avec stimulation par SMYD2 ©Casanova et al.
Illustration de la capacité d'invasion des cellules cancéreuses du sein avec stimulation par SMYD2 ©Casanova et al.
Une protéine particulièrement abondante dans les cancers du sein réfractaires aux traitements conventionnels s’avèrerait responsable du développement de métastases. La cibler empêcherait leur développement et augmenterait par conséquent l’espérance de survie des malades. C’est ce que révèle une étude menée par une équipe franco-américaine, dirigée par un biologiste de l'Institut pour l'avancée des biosciences de Grenoble (IAB - CNRS/Inserm/UGA). Parue le 31 janvier dans la revue Cell Discovery, elle vise à mieux comprendre les mécanismes d’évolution des cancers du sein agressifs (tumeur primaire) en métastases.
Cette propagation des cellules cancéreuses serait due à la protéine SMYD2, qui détourne à l’avantage des cellules l’activité d’une autre protéine, BCAR3. Connue pour être en partie responsable de l’adhérence et de la capacité migratoire des cellules, l’action de BCAR3 est fortement stimulée par SMYD2. Ainsi, des expériences in vitro montrent que le développement de cellules cancéreuses métastatiques et leurs aptitudes à migrer et envahir leur environnement requiert la présence, ou du moins la stimulation, de SMYD2.

Dans un second temps, l’équipe de scientifiques a cherché à inhiber SMYD2 chez des souris atteintes d’un cancer mammaire encore au stade primaire. L’analyse comparative de l’évolution du stade de développement des cancers entres les souris traitées et celles non-traitées a finalement mis en évidence une corrélation entre l’inhibition de SMYD2, le blocage de son action sur BCAR3 et l’absence totale d’apparition de métastase*.

Ces résultats représentent un premier pas prometteur vers le développement d'une thérapie précoce prévenant le développement de métastases dans le cancer du sein. Un tel traitement préventif accorderait plus de temps à l’équipe médicale pour identifier et mettre en œuvre une thérapie efficace contre la tumeur primaire, ou trouver une alternative pour les tumeurs réfractaires.
Illustration de la capacité d'invasion des cellules cancéreuses du sein avec (On) et sans (Off) stimulation par SMYD2 ; barre d‘échelle : 10µm. ©Casanova et al.
Illustration de la capacité d'invasion des cellules cancéreuses du sein avec (On) et sans (Off) stimulation par SMYD2 ; barre d‘échelle : 10µm. ©Casanova et al.
* Tumeurs formées par propagation de la tumeur initiale et colonisation d’autres organes du patient.
Publié le  31 janvier 2024
Mis à jour le  31 janvier 2024