École thématique "Autour du 2°C" - Édition 2021

Troisième édition de l'école thématique "Autour du 2° C", du 20 au 24 septembre 2021, à l'Escandille à Autrans (Isère), sur le thème "Le nexus Eau - Sols - Énergie - Alimentation".
En juin 2017 et juin 2019, se sont tenues les deux premières éditions de cette école d’été "Autour du 2°C". Ces deux éditions ont à chaque fois réuni une large communauté scientifique et accueilli environ 60 participants, doctorants, post-doctorants, chercheurs ou enseignants-chercheurs et représentants des collectivités territoriales. Cette école permet ainsi à plusieurs communautés disciplinaires en sciences humaines et sociales (anthropologues, sociologues, géographes, linguistes, économistes, juristes) et en géosciences et sciences de l’environnement (climatologues, écologues, agronomes, hydrologues, océanographes) de se rencontrer d’échanger et d’amorcer des projets de collaboration.

Thème

Le thème retenu pour cette troisième édition de l’école d’été "Autour du 2°C" porte sur le nexus "Eau - Sols - Énergie - Alimentation" qui se trouve au cœur des politiques à mener et des stratégies à mettre en œuvre, aussi bien pour atténuer le réchauffement climatique, que pour en limiter les impacts ou définir des trajectoires d’adaptation.

L’atteinte de l’objectif de neutralité carbone des activités humaines durant la seconde moitié du XXIe siècle énoncée dans l’Accord de Paris nécessite non seulement de réduire nos émissions de GES mais aussi d’avoir recours à des technologies d’émissions négatives (c’est-à-dire permettant la séquestration du carbone), et donc à un déploiement de la biomasse-énergie et des énergies renouvelables qui mobiliseront le sol et le sous-sol, ce qui ne sera pas sans induire une accentuation des concurrences pour l’usage des sols, de potentiels changements d’affectation des sols dans plusieurs parties du monde et des rétroactions sur la dynamique régionale du climat. Ces nouvelles tensions sur les terres peuvent se heurter ou entrer en synergie avec les enjeux des transitions alimentaires et "agroécologiques" en cours ou ceux de la séquestration de carbone dans les milieux forestiers et naturels. Le même enjeu de conflits d’usage se retrouve dans le domaine de la ressource en eau dont la mobilisation pour la production d’électricité décarbonée peut entrer en compétition directe avec son usage agricole ou en compétition indirecte avec les besoins en eau potable, via notamment les perturbations du cycle de l’eau et du remplissage des nappes souterraines, premier réservoir d’eau potable à l’échelle de la planète. Ces concurrences et conflits ne pourront qu’être amplifiés par les impacts du changement climatique.

Ces thèmes entrent en résonance avec le récent rapport spécial du GIEC sur l’usage des Terres (2019). Ce rapport constituera d’ailleurs un élément de cadrage complet sur lequel s’appuyer pour les réflexions qui seront développées pendant cette semaine.

Modalités de travail

L’école d’été propose aux participants des modalités de travail favorisant les échanges interdisciplinaires. Partant de thématiques transversales, il s’agit de faire émerger des agendas de recherche qui articulent les approches des sciences humaines et sociales, des sciences de l’univers ou des sciences de l’environnement.

Des thématiques transversales relatives au nexus "Eau - Sols - Énergie - Alimentation" seront proposées en amont de l’école, et seront enrichies les premiers jours par les préoccupations des participants. Des travaux en ateliers permettront de croiser les fronts de recherche et de faire émerger des feuilles de route interdisciplinaires. Cela doit favoriser l’écriture collective de pré-projets de recherche qui pourront ensuite être soumis à des appels à projet.

Au-delà des aspects théoriques en format "cours magistraux" lors des séances plénières qui permettront à l’ensemble des participants de progresser dans l’ensemble des thématiques couvertes (voir liste d’intervenants potentiels et des sujets abordés) par cette troisième édition, cette école "interdisciplinaire" appelle également à aménager la formation dans le sens de modalités de travail plus collaboratives.

Suite à l’expérience stimulante de la deuxième édition, l’élément central de cette troisième édition sera ainsi la formation à l’incubation de projets interdisciplinaires autour de la thématique générale "Eau - Sols - Énergie - Alimentation". Pour cela, nous partirons des connaissances, champs disciplinaires, thématiques de recherche et envies de l’ensemble des participants qui seront préalablement listées et partagées en amont de l’école d’été. En amont de l’école d’été, nous ferons en sorte que l’ensemble des participants aient une base de connaissances et de réflexion commune. Durant les deux premiers jours de l’école d’été, se tiendront notamment des présentations individuelles sous la forme "Ma recherche en 120 secondes" (format testé lors des éditions 2017 et 2019 et qui a été un vrai succès) : cette formule permet à chacun d’identifier les personnes avec lesquelles des affinités et complémentarités de questionnement peuvent se nouer, des convergences émerger pour semer les graines d’une thématique de recherche interdisciplinaire autour de ce nexus.

L’enjeu est alors de proposer des modalités d’échanges permettant de faire émerger quelques thématiques de recherche interdisciplinaire et ensuite de faire travailler les participants en sous-groupes (a priori de l’ordre de 6 à 8 personnes) durant 2 jours consacrés à l’élaboration de projets interdisciplinaires. L’école d’été 2021 portera également davantage attention à la question des méthodes de recherche et de communication des résultats de recherche, et notamment à leur ouverture à des dimensions formelles propices à susciter des dynamiques collaboratives originales (films, théâtre).

Une présentation des rendus des ateliers (projet de recherche, perspectives méthodologiques et expérimentales) sera faite le dernier jour. Il est apparu que cette démarche initiée pendant la deuxième édition en 2019, a été très formatrice pour les jeunes chercheurs notamment à l’interdisciplinarité et à la démarche de montage d’un projet interdisciplinaire. En effet, cette démarche permet à la fois de s’approprier la manière dont chaque discipline traite d’un thème, le langage ou jargon qui va avec et de se confronter à un travail d’élaboration de problématique de recherche et de projet de recherche, exercice très formateur pour les jeunes chercheurs.

Programme

Voir le programme

Pour aller plus loin

Un article a été rédigé suite aux premières éditions de l'école d'été.

Les enjeux de l’interdisciplinarité de la recherche et des parcours de formation sur le changement climatique : l’école d’été "Autour du 2 °C "
Natures Sciences Sociétés
28 mai 2021

Publié le  27 novembre 2020
Mis à jour le 4 octobre 2021