4e édition de l'école thématique "Autour du 2°C" : changement climatique et santé

Depuis 2017 se tient l’école d’été "Autour du 2°C" consacrée aux enjeux de l’interdisciplinarité de la recherche sur le changement climatique. Chaque édition porte sur un thème spécifique central dans le cadre de la recherche sur le changement climatique. Le thème de l'édition 2023 sera "Changement climatique et santé".
Cette école d’été réunit à chaque édition une large communauté scientifique et accueille environ 60 participants, doctorants, post-doctorants, chercheurs ou enseignants-chercheurs et autres participants non académiques, e.g., des ministères, associations, collectivités territoriales ou autres organismes publics... Cette école permet ainsi à plusieurs communautés disciplinaires en sciences humaines et sociales (anthropologues, sociologues, géographes, linguistes, économistes, juristes) et en géosciences et sciences de l’environnement (climatologues, écologues, agronomes, hydrologues, océanographes) de se rencontrer, d’échanger et d’amorcer des projets de collaboration.

La quatrième édition de l’école d’été bénéficie d’un fort soutien du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), de l'Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement (INRAE) de l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD), de l'Institut Pierre et Simon Laplace (IPSL), de l'Institut pour la Recherche en Santé Publique (IRESP) et de l'Université Grenoble Alpes (UGA).
 
Sommaire
 

Thématique abordée : changement climatique et santé

Le changement climatique devrait entraîner une augmentation significative de la morbidité et des décès prématurés dus à des maladies et des conditions sensibles au climat. Chaleur, sous-alimentation, paludisme et maladies diarrhéiques attribuables au changement climatique devraient entraîner une surmortalité de 250.000 décès par an d'ici 2050 dont plus de la moitié uniquement en Afrique. La mortalité liée à l'ozone, les maladies transmises par les moustiques Aedes aegypti, la maladie de Lyme et la fièvre du Nil devraient également augmenter. Le changement climatique devrait, de plus, favoriser les facteurs de risque liés à l'alimentation et les maladies non transmissibles à l'échelle mondiale, et la dénutrition, les retards de croissance et la mortalité infantile particulièrement en Afrique et en Asie. On s'attend également à ce que le changement climatique ait des effets néfastes sur la productivité du travail, le bien-être, et qu'il impacte la santé mentale. Par ailleurs les politiques de mitigation et d’adaptation sont à même de générer de nombreux co-bénéfices sanitaires (par exemple dans le domaine de la mobilité par la baisse de la pollution atmosphérique et le développement des mobilités actives).

Le 6e rapport d'évaluation du GIEC pour la première fois aborde les liens entre la santé humaine, le bien-être et le changement climatique reflétant une approche de la santé qui reconnaît de plus en plus l'importance du bien-être et de ses interactions avec la santé des individus et des populations. Depuis le 5e rapport d’évaluation, des approches plus englobantes pour étudier les questions de santé globale, notamment "one health" et "eco-health", ont gagné du terrain. Ces cadres conceptuels partagent une perspective écologique, mettent l'accent sur le rôle des systèmes complexes et soulignent la nécessité d'approches interdisciplinaires liées à la recherche et à la pratique en matière de santé humaine. Ces cadres façonnent de plus en plus les données probantes liées aux impacts sanitaires du changement climatique et aux options de réponse, mettent en évidence la dynamique des systèmes complexes dans la gestion des risques, et orientent les efforts de gestion des risques dans de nouvelles directions.

Public visé

Prioritairement :
  1. Les chercheurs, jeunes chercheurs de toutes disciplines et horizons scientifiques dont les problématiques de recherche ou d’études sont en lien avec changement climatique et la santé et qui souhaitent développer des projets interdisciplinaires en lien avec le changement climatique. Les jeunes chercheurs et doctorants qui souhaitent se former à la manière dont l'interdisciplinarité peut ou doit fonctionner entre et au sein des disciplines et qui souhaiteraient rejoindre des communautés de recherches interdisciplinaires.
  2. Les étudiants (niveau master) dans des disciplines en lien avec les enjeux climat et santé et qui souhaitent se confronter et se former aux enjeux interdisciplinaires sur le changement climatique en perspective de déployer ces approches dans leur carrière professionnelle.
  3. Les collectivités territoriales.
Secondairement : secteurs économiques (industriels, associations...) et décideurs publics (organismes publics, personnels des ministères, etc.)

Objectifs

Comme les précédentes éditions, l’école d’été vise donc un quadruple objectif :
  • Développer davantage l’interdisciplinarité sur la problématique de la lutte et de l'adaptation au changement climatique ;
  • Contribuer aux enjeux science – société ;
  • Soutenir la construction d’une communauté interdisciplinaire sur les questions climatiques ;
  • Favoriser, à l’issue de l’école, des soumissions de projets interdisciplinaires à des appels d’offres nationaux ou internationaux.  

Fil rouge

Le fil rouge de cette 4e édition sera d’être au plus près des préoccupations sur les enjeux climat-santé auxquelles les collectivités locales pourraient être confrontées à l’avenir et pour lesquelles elles pourraient être intéressées à acquérir plus de connaissances et du soutien en terme de définition/évaluation de politiques publiques. Les thèmes abordés seront (sous réserve de modifications possibles) :
  1. Maladies émergentes aux latitudes moyennes ;
  2. Maladies vectorielles et non vectorielles dans la bande intertropicale ;
  3. Chaleur et ilots de chaleur urbain ;
  4. Habitabilité ;
  5. Changement climatique et pollution de l’air à travers les enjeux relatifs aux combustibles fossiles et à l’ozone ;
  6. Changement climatique et pollution de l’air à travers les enjeux relatifs aux pollens.
L’objectif sera alors sur chacun de ces thèmes de proposer et d’initier des démarches interdisciplinaires et des dispositifs de collaboration avec les collectivités permettant d’anticiper ces enjeux sanitaires et de proposer des moyens d’actions efficaces et partagés.
A ces fins, l’école proposera aux participants des modalités de travail favorisant les échanges interdisciplinaires, en alternant des présentations en plénières sur les grands enjeux "climat et santé" et des ateliers en petits groupes. Ces problématiques sont à même de constituer les thèmes d’ateliers qui seront déployés durant la seconde partie de l’école d’été et qui constitueront une formation à l’interdisciplinarité

Ceci permettra ainsi, non seulement, de faire émerger des agendas de recherche qui articulent les approches des sciences humaines et sociales, des sciences de l’univers ou encore des sciences de l’environnement, mais également de s’interroger sur les méthodologies de l’interdisciplinarité et de les mettre en œuvre autour de projets collectifs.

Programme

Arrivée à l'Escandille le dimanche 4 juin au soir - départ le vendredi 9 juin après-midi.
Télécharger le programme de la semaine

Intervenants

  •    Rémy Slama est épidémiologiste environnemental, directeur de recherche à l’Inserm où il dirige l’Institut thématique de santé publique et l’équipe d’épidémiologie environnementale de l’Institut pour l’avancée des biosciences (Inserm, CNRS, université Grenoble-Alpes). Ses travaux visent à caractériser l'influence des contaminants environnementaux (polluants atmosphériques, perturbateurs endocriniens, exposome), en particulier dans le contexte des expositions précoces, sur la santé humaine, et sur l’impact sanitaire du changement climatique.
     
  •    Sandra Rome est géographe et climatologue, maître de conférence de l'Université Grenoble Alpes, à l’Institut des Géosciences de l’Environnement et à l'Institut d'Urbanisme et de Géographie Alpine. Ses recherches portent sur l'analyse des climat urbain et notamment des vagues de chaleur.
     
  •    Nicolas Tixier est architecte, et professeur à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble (Université Grenoble Alpes), en Théories et Pratiques de la Conception Architecturale et Urbaine. Ses travaux actuels portent principalement sur le transect urbain, comme pratique de terrain, technique de représentation et posture de projet. Entre héritage et fiction, il interroge les territoires et leur fabrique par les ambiances.
     
  •    Didier Fontenille est directeur de recherche à l’IRD. Ses recherches portent sur la biologie, la génétique et le contrôle des vecteurs en Afrique, en Europe et en Asie.
     
  •    Jean-François Guégan est Directeur de recherche IRD, en accueil INRAE. Depuis une trentaine d'années, il s'est spécialisé sur le lien entre environnement, santé humaine et santé animale, et est à l'origine du concept d'écologie de la santé, champ de recherche qui vise une approche globale et intégrative, de l'infectiologie humaine.
     
  •    Patrick Kinney est professeur à l’Université de Boston. Formé en épidémiologie de la pollution atmosphérique, il travaille aujourd’hui principalement à l'intersection du changement climatique, de la santé et de la politique. Ses recherches l’ont mené du Bronx à la Chine, en passant par les villes africaines à croissance rapide. À l'Université de Boston, ses recherches portent sur l'évaluation des avantages pour la santé des plans d'action climatique urbains, par le biais de stratégies visant à promouvoir le transport actif, les infrastructures vertes et les véhicules propres.
     
  •    Gaelle Uzu est directrice de recherche à l’IRD et spécialiste de géochimie de l’atmosphère à l’Institut des Géosciences de l’Environnement. Ses recherches portent notamment sur le potentiel oxydant des particules fines.
 

Conférence de clôture

Joëlle Zask est une philosophe, traductrice, spécialiste de philosophie politique et du pragmatisme, maître de conférences à l'Université d'Aix-Marseille. Elle travaille notamment sur les questions liées à la crise écologique. Son essai Quand la forêt brûle. Penser la nouvelle catastrophe écologique, publié en 2019, est remarqué pour la qualité de son analyse sur la responsabilité humaine dans les mégafeux, quand "l'anthropocène se révèle pyrocène". Elle est également l’auteur de l’ouvrage Des animaux sauvages dans la ville (2020).

Ateliers

  1. Maladies émergentes aux latitudes moyennes
  2. Maladies vectorielles et non vectorielles dans la bande intertropicale
  3. Chaleur et ilots de chaleur urbain
  4. Habitabilité
  5. Changement climatique et pollution de l’air à travers les enjeux relatifs aux combustibles fossiles et à l’ozone
  6. Changement climatique et pollution de l’air à travers les enjeux relatifs aux pollens

Tarifs

Les frais d’inscriptions à l’école d’été sont fixés à :
  • 300 € pour les doctorants ;
  • 600 € pour les chercheurs ou enseignants chercheurs, post-doctorants, ingénieurs de recherche, ingénieurs d’étude.
Ces frais couvrent :
  • Les 2 trajets par bus entre la gare de Grenoble et Autrans (50 minutes environ) où se déroule l’école d’été, le dimanche 4 juin en fin d’après-midi et le vendredi 9 juin en début d’après-midi ;
  • L’hébergement du dimanche 4 juin au soir au vendredi 9 juin ;
  • Les frais de restauration en pension complète du repas du dimanche 4 juin au soir au repas du vendredi 9 juin midi ;
  • La participation à l’ensemble des sessions, ateliers, conférences de l’école d’été.
Information importante : La participation des personnels appartenant au CNRS et à INRAE (jusqu’à 10 participants) et des doctorants de l’IPSL sera prise en charge par leurs institutions respectives. Nous invitons également les chercheurs de l’IRD à se rapprocher de leur tutelle ou des organisateurs qui pourront vous apporter des précisions à ce sujet rapidement.

N’hésitez pas à nous contacter si vous avez besoin de renseignements à ce propos : autour2C@univ-grenoble-alpes.fr
 

Financeurs et partenaires

Financeurs Ecole d'été Autour du 2° C 2023
Publié le  15 décembre 2022
Mis à jour le 14 mai 2024