Les étudiants du master 2 "Transformation des organisations de l'économie sociale et solidaire" montent un projet d’équité sociale
Innovation pédagogique
Nous sommes allées rencontrer deux binômes de cette formation : Gilbert et Saïda, sur un projet de crèche associative à Mayotte, puis Ronan et Achour sur un projet de festival associatif. Ces deux projets de groupe, très différents, poursuivent les mêmes buts et principes valorisés dans ce master.
Le parcours "Transformation des organisations de l'économie sociale et solidaire" s’inscrit dans la poursuite du master "Économie des organisations". C’est une spécialisation qui s’effectue en un an, après une année de tronc commun mais également après une validation d’acquis (VAE).
Cette deuxième année de master peut s’effectuer en formation initiale ou en formation continue en alternance. En réalité, elle peut être adaptée avec plusieurs formats (service civique, stage, emploi…). Les cours s’articulent une semaine sur deux, autour d’une thématique donnée tout au long de l’année. Le rythme se réduit, peu à peu, à l’ordre d’une semaine par mois jusqu’au mois d’avril. Le dernier jour de la semaine est généralement dédié à l’application de la thématique sous l’angle du projet de chacun. Un devoir est à rendre chaque semaine pour la suivante, l’enseignant fait un retour à chacun des groupes. Chaque semaine, deux professionnels encadrent les étudiants autour d’un thème professionnalisant. Ce projet est complété par un mémoire de stage et trois cours magistraux.
Le sujet du projet est libre, et sans obligation d’application, de ce fait les étudiants mettent en œuvre un projet qui leur plaît, en tenant compte de tous les éléments nécessaires à son organisation concrète (finance, communication, partenaires...). C’est un projet de professionnalisation des étudiants comme le perçoit Ronan. "On nous demande de présenter des projets ambitieux, avec par exemple la création d’une entreprise ou d’une association, et il faut que tout soit prêt comme si on allait le faire pour de vrai. Par exemple pour notre projet de monter un festival, on a pris en considération les responsabilités que cela implique dans la conception. Mais on n’a pas besoin de le réaliser réellement, donc on travaille sans subir une pression inutile sur le plan pédagogique." C’est un moyen de comprendre les difficultés d’une telle réalisation, qu’il ne faudra pas oublier dans un contexte professionnel.
Leurs compétences étant assez similaires, Ronan et Achour ont su départager les rôles de manière à suivre l’avancée de chacun et y apporter leurs modifications. Pour eux, cela a été un projet très riche puisqu’ils ont pu appliquer leurs compétences sur un projet et apprendre de leurs difficultés en discutant avec leur binôme et leurs professeurs.
Leur contribution sur ce projet consiste à valoriser la "micro-crèche" en "crèche associative" pour fournir plus de place aux habitants et une gestion plus adaptée à la situation du territoire, qui possède une forte demande en terme de garde d’enfant. Ce projet implique différent acteurs tels que la population, les élus, les parents, les enfants. C’est donc l’occasion pour les étudiants de comprendre les enjeux des collectivités, un des objectifs de leur formation.
Les professeurs ont veillé soigneusement à débattre de chacune des idées phares du projet lors de sa conception. Comme le conçoit Gilbert, ce suivi est très important : "Un projet c’est toujours un tâtonnement, on a été obligé de revenir, faire des aller-retours entre ce qu’on pensait, ce qu’on avait écrit. On a été obligé de se remettre en question. Ce ne sont pas forcément des difficultés mais un cheminement, qui permet de trouver un compromis entre les gens."
Ce cahier des charges doit aussi correspondre aux besoins sociaux du lieu. Gilbert explique son ambition : "Pour moi l’ESS est une autre façon de faire de l’économie par rapport à une économie standard, une forme d’économie qui a un projet d’utilité sociale". Pour Gilbert et Saïda, il s’agit donc de placer l’utilité sociale de leur projet avant leurs intérêts particuliers, et ne pas choisir la solution la plus simple mais bien la plus adaptée à la demande.
Les deux groupes sont éminemment convaincus de l’utilité d’inscrire leurs projets dans la logique de l’économie sociale et solidaire, malgré les difficultés que cette organisation implique. Comme l’explique Ronan, l’ESS est une forme d’économie "qui permet la réconciliation entre activité économique et équité sociale". Ces projets favorisent la participation de plusieurs acteurs, et entraînent donc davantage de coopération.
Au cours de l’année, enseignants et étudiants font le bilan de cette formation, encore jeune de deux ans, pour s’adapter au mieux à la réalité de cette économie et de son futur. Ce projet a été très formateur pour les étudiants, qui ont tout fait pour réaliser des projets de belle envergure et les proposer à des municipalités.
Cette deuxième année de master peut s’effectuer en formation initiale ou en formation continue en alternance. En réalité, elle peut être adaptée avec plusieurs formats (service civique, stage, emploi…). Les cours s’articulent une semaine sur deux, autour d’une thématique donnée tout au long de l’année. Le rythme se réduit, peu à peu, à l’ordre d’une semaine par mois jusqu’au mois d’avril. Le dernier jour de la semaine est généralement dédié à l’application de la thématique sous l’angle du projet de chacun. Un devoir est à rendre chaque semaine pour la suivante, l’enseignant fait un retour à chacun des groupes. Chaque semaine, deux professionnels encadrent les étudiants autour d’un thème professionnalisant. Ce projet est complété par un mémoire de stage et trois cours magistraux.
Le sujet du projet est libre, et sans obligation d’application, de ce fait les étudiants mettent en œuvre un projet qui leur plaît, en tenant compte de tous les éléments nécessaires à son organisation concrète (finance, communication, partenaires...). C’est un projet de professionnalisation des étudiants comme le perçoit Ronan. "On nous demande de présenter des projets ambitieux, avec par exemple la création d’une entreprise ou d’une association, et il faut que tout soit prêt comme si on allait le faire pour de vrai. Par exemple pour notre projet de monter un festival, on a pris en considération les responsabilités que cela implique dans la conception. Mais on n’a pas besoin de le réaliser réellement, donc on travaille sans subir une pression inutile sur le plan pédagogique." C’est un moyen de comprendre les difficultés d’une telle réalisation, qu’il ne faudra pas oublier dans un contexte professionnel.
L’organisation d’un festival, par Ronan et Achour
Ronan et Achour ont tous deux un parcours commun en économie mais également une passion pour la culture et ses différentes organisations. Achour a étudié en licence "Économie et gestion" avant d’effectuer un master "Administration des institutions culturelles", tandis que Ronan a suivi le parcours "Économie des organisations" et travaille parallèlement en service civique au sein d’une association culturelle de Grenoble. D'un commun accord, ils se sont orientés vers la création d'un festival pour sensibiliser un large public à différentes dimensions de l'art et de la culture. Pour répondre à ce besoin, les étudiants ont fait intervenir plusieurs partenariats de la région Rhône-Alpes (privé, publics pour location de matériels, collectifs d’artistes …). L’idée est de réaliser dans un même lieu différentes prestations : musique, théâtre, peinture, aussi accompagnées de conférences et ateliers autour de l’ESS. Pour atteindre cet objectif, les étudiants ont fait le choix de maintenir un prix d'entrée accessible à tous. Cette problématique a orienté une grande partie du projet. Par exemple, le Crous s'est montré favorable pour accueillir le festival dans une de ses résidences dans le cadre d'un partenariat. Cette solution permet de faire intervenir une diversité d’acteurs comme souhaités par Ronan et Achour : "Il s’agit de faire converger différents intérêts et garder quand même une organisation à flot, parce qu’on peut avoir plein de bonne volonté mais si l’organisation dépense beaucoup plus qu’elle ne gagne alors elle n’existe plus et du coup son projet politique n’existe plus non plus. Il faut réussir à concilier tout cela est c’est un peu là le défi de l’ESS."Leurs compétences étant assez similaires, Ronan et Achour ont su départager les rôles de manière à suivre l’avancée de chacun et y apporter leurs modifications. Pour eux, cela a été un projet très riche puisqu’ils ont pu appliquer leurs compétences sur un projet et apprendre de leurs difficultés en discutant avec leur binôme et leurs professeurs.
La création d’une crèche associative à Chiconi (Mayotte), par Gilbert et Saïda.
Cette idée est issue d’un appel à projet de la mairie de Chiconi. Originaire de Mayotte, Saïda a pu apporter au sein du groupe sa connaissance du territoire et de sa culture, et Gilbert son expérience professionnelle des établissements médico-sociaux, dans lesquels il travaille depuis plus de 25 ans.Leur contribution sur ce projet consiste à valoriser la "micro-crèche" en "crèche associative" pour fournir plus de place aux habitants et une gestion plus adaptée à la situation du territoire, qui possède une forte demande en terme de garde d’enfant. Ce projet implique différent acteurs tels que la population, les élus, les parents, les enfants. C’est donc l’occasion pour les étudiants de comprendre les enjeux des collectivités, un des objectifs de leur formation.
Les professeurs ont veillé soigneusement à débattre de chacune des idées phares du projet lors de sa conception. Comme le conçoit Gilbert, ce suivi est très important : "Un projet c’est toujours un tâtonnement, on a été obligé de revenir, faire des aller-retours entre ce qu’on pensait, ce qu’on avait écrit. On a été obligé de se remettre en question. Ce ne sont pas forcément des difficultés mais un cheminement, qui permet de trouver un compromis entre les gens."
Ce cahier des charges doit aussi correspondre aux besoins sociaux du lieu. Gilbert explique son ambition : "Pour moi l’ESS est une autre façon de faire de l’économie par rapport à une économie standard, une forme d’économie qui a un projet d’utilité sociale". Pour Gilbert et Saïda, il s’agit donc de placer l’utilité sociale de leur projet avant leurs intérêts particuliers, et ne pas choisir la solution la plus simple mais bien la plus adaptée à la demande.
Si le projet est sélectionné par la municipalité, les étudiants souhaiteraient poursuivre leur investissement bénévolement.
Les principes de l’ESS au sein de ces projets
Ces deux projets distincts rassemblent de forts principes relatifs à l’ESS : ancrage territorial et valorisation des parties-prenantes, diversité des acteurs, expérimentation et équité sociale. Dans ce cours de gestion de projet, les étudiants ont aussi pratiqué l’expression orale lors de temps d’échanges pour de défendre et valoriser leurs projets auprès de potentielles parties-prenantes, comme ils nous le précisent : "Les professeurs qui nous ont suivis durant le projet tuteuré vont prendre la place des financeurs et vont voir si notre projet est réalisable et l’adopter ou non."Les deux groupes sont éminemment convaincus de l’utilité d’inscrire leurs projets dans la logique de l’économie sociale et solidaire, malgré les difficultés que cette organisation implique. Comme l’explique Ronan, l’ESS est une forme d’économie "qui permet la réconciliation entre activité économique et équité sociale". Ces projets favorisent la participation de plusieurs acteurs, et entraînent donc davantage de coopération.
Au cours de l’année, enseignants et étudiants font le bilan de cette formation, encore jeune de deux ans, pour s’adapter au mieux à la réalité de cette économie et de son futur. Ce projet a été très formateur pour les étudiants, qui ont tout fait pour réaliser des projets de belle envergure et les proposer à des municipalités.
Mis à jour le 16 juillet 2024