La danse contemporaine : entre théories et mouvements
Les étudiants STAPS Valence face au public
Formation, Innovation pédagogique
Danse, conférence, exposition s’entremêlent dans le beau projet mené par Sandrine Dusser, enseignante de Sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) au Département Sciences Drôme Ardèche de l’UGA.
De l’étude théorique de la danse… à l’interprétation scénique
Sandrine Dusser a à cœur chaque année de proposer à ses étudiants de STAPS des projets concrets pour faire du lien entre la théorie et la pratique « afin que ça prenne du sens pour eux… Et pour moi aussi, en fait ! » dit-elle en riant.Pour ce projet, ce sont des étudiants danseurs en deuxième année de STAPS qui ont été impliqués. L’idée était de concrétiser ce qui avait été vu en théorie sur l’histoire de la danse contemporaine avec la création d’une performance dansée.
Une initiative de longue date
Si l’obtention du Coup de Pouce auprès de la DAPI a permis de mettre en lumière cette initiative enseignante originale, elle est toutefois ancrée dans les méthodes pédagogiques de Sandrine Dusser : « Depuis 20 ans, j’arrive à trouver des partenaires, un projet en lien avec le programme qu’on a pour telle ou telle formation en STAPS, et puis banzaï, je le propose aux étudiants, (…) et à un moment donné, on le partage avec le public ».Une démarche de création originale
Au départ du projet, l’acquisition par la bibliothèque universitaire d’une exposition du Centre National de la Danse « La danse contemporaine en question » : un jeu de 12 affiches qui permet d’aborder les notions clés de la danse contemporaine. C’est cette exposition qui a fait le lien entre la performance et la conférence, puisque les étudiants comme la conférencière, Claudie Servian, se sont appuyés sur ce matériel pédagogique.Chaque étudiant devait choisir une affiche et se l’approprier afin de réaliser une proposition chorégraphique sans être dans la simple illustration, Amélie Charrier l’une des étudiantes impliquées dans le projet explique son processus de création : « On devait choisir l’affiche qui était la plus en adéquation avec notre personnalité.(…) et faire nos propres recherches, regarder des vidéos et s’approprier vraiment le thème décrit.(…) Toute la période d’improvisation, c’est une lutte avec soi-même, car on a plein d’idées pour un temps réduit et il faut être sélectif ».
Un projet déstabilisant pour les étudiants
Aucun des étudiants n’ayant pratiqué la danse contemporaine, il a fallu les ouvrir à d’autres pratiques, les amener « ailleurs ».« Les étudiants ont eu du mal à démarrer, (…) j’ai compris assez vite que je les sortais complètement de leur contexte, de leurs repères » explique Sandrine Dusser quand elle revient sur les difficultés rencontrées lors de ce projet.
Un travail de groupe vers un autre regard
Si le travail individuel de création s’est avéré difficile, il a pris tout son sens quand il y a eu mise en commun pour créer la performance finale. Sandrine Dusser revient sur ce partage : « on a déterminé les rôles, comment on pouvait faire rebondir les propositions chorégrahiques, (…) et comment on arrivait progressivement (…) à une perfo-composition ».Amélie Charrier, a particulièrement apprécié cette étape « Au contact du groupe, notre production change, on a un autre regard sur ce qu’on fait, pour arriver à un résultat qui est vraiment satisfaisant, et porté par un groupe ! ».
Un regard extérieur pour la mise en scène
Dernière étape pour la mise en place de la performance, l’intervention d’un metteur en scène, prévue dès le départ par Sandrine Dusser : « Ça a reboosté les étudiants et ça leur a beaucoup apporté au niveau de leur présence ». Juan Antonio Martinez Y Carrion, comédien et metteur en scène au sein du collectif d’Arts et d’Envies, s’est concentré sur l’interprétation : « je devais travailler sur les intentions (…), qu’ils dansent ensemble, qu’ils se regardent, qu’ils communiquent, qu’il aient des émotions communes et que d’un seul coup, on raconte une histoire ».Plus de 100 spectateurs à Valence
Le premier événement qui a eu lieu le 8 novembre 2018 sur le site universitaire de Valence a attiré plus de 100 spectateurs venus écouter la conférence de Claudie Servian, Maître de conférences, spécialiste de civilisation et danse américaines, suivie de la performance dansée des étudiants.Une réussite pour Sandrine Dusser : « Les étudiants assument ce qu’ils font quand ils dansent, ils habitent complètement leurs mouvements » et des retombées positives pour les étudiants qui ont gagné en savoir-être comme l’explique Amélie Charrier « le don de soi, (…) le fait de pouvoir communiquer des émotions à un grand nombre de personnes, surtout quand on est introverti. Et la rigueur, (…) la discipline, mais aussi l’écoute ».
Au final, un projet ambitieux qui a également apporté beaucoup de plaisir aux spectateurs qui ont eu la chance d’assister à l’une des deux soirées qui se sont déroulées sur les campus valentinois puis grenoblois.
Mis à jour le 12 juillet 2024