Les métiers du numérique en collaboration avec les Arts du Récit

Innovation pédagogique
Production étudiante
Les étudiants de la licence professionnelle "Métiers du numérique" ont travaillé en partenariat avec l’association "Les Arts du Récit" pour la restructuration complète de leur site internet. Le lundi 9 mars 2020, les projets finaux ont étéprésentés à l’Institut de la communication et des médias d’Echirolles.
Ce projet s’inscrit dans le programme de la licence professionnelle de l’Institut de la communication et des médias d’Echirolles. Son intitulé complet, "Métiers du numérique : conception, rédaction et réalisation web", annonce une formation spécifique dédiée à l‘insertion professionnelle, mettant en œuvre des savoir-faire techniques. Pour cela, les responsables, Laurence Payan et Emmanuel Marty ont mis en place un projet tuteuré à visée professionnalisante, en partenariat avec l’association "Les Arts du récit", pour la refonte de leur site internet. Avec la présence de François Potet (président de l’association), Martine Carpentier (directrice) et Bertrand Huguenor (chargé de communication), les étudiants ont présenté par petits groupes leurs réalisations devant les commanditaires.

Le projet tuteuré des étudiants en licence professionnelle « Métiers du numérique »

Le projet a débuté en novembre, quand les commanditaires sont venus rendre visite aux étudiants pour présenter toute l’étendue du projet. Par groupe de trois à cinq étudiants, ils devront proposés cinq sites internet, pour un sélectionné par les commanditaires. À la suite des présentations, les étudiants sont allés visiter la structure et tourner une vidéo, dans l'idée de créer un teaser de présentation. Un dossier de conception a été fourni et présenté lors d'un oral de mi-parcours en février, afin de vérifier la concordance entre les projets et les attentes des commanditaires. Enfin, les étudiants devaient réaliser leur site dans l’idée de le pérenniser, en rédigeant un guide d’utilisation à destination de l’association.

Pour mettre en œuvre tout cela, plusieurs cours ont été mobilisés durant l’année : conception de projet, conception de site web, rédaction web, gestion de projet…. Ce sont donc plusieurs enseignants et de nombreuses heures consacrées à ce projet, évalué en trois phases distinctes : conception, graphisme, rédaction mais aussi avec une note d’oral individuelle lors de la présentation finale. Néanmoins, c’est de toute la durée du projet que la notation dépendra, puisque l’évolution du projet et la prise en compte des remarques sera essentiellement évaluée. Cela permet d’articuler un point de vue professionnel avec un point de vue plus pédagogique.

L’association a affirmé à plusieurs reprise son enthousiasme : "J’ai trouvé qu’ils étaient attentifs du début jusqu’à la fin,ils ont été bien coachés par les enseignants. C’est un projet qui draine des valeurs qui existent depuis longtemps dans l’univers du conte. Ils [les étudiants] ont vraiment joué le jeu."

Les étudiants mobilisent des compétences en gestion de projet et travail de groupe

Dans l’organisation générale du groupe, les tâches se sont divisées autour des trois pôles de création (graphisme, rédaction, conception) et que le groupe s’est fédéré autour des cours de gestion de projet : comme nous le dit une des étudiantes de la classe, "On travaillait à la fois en autonomie sur nos projets en groupe puis on avait des cours spécialisés pour nous apprendre la conception de projet, la gestion du temps, le design, les aspects techniques … Le but était de découvrir tous les aspects d’un site internet et pas juste de rester cantonné dans ce qu’on savait faire, on a donc tous appris les uns des autres."

Cette formation étant effectivement assez diversifiée par ses différentes spécificités et les parcours des étudiants (MMI, informatique, information-communication…), pour certains groupes, le graphisme a été prépondérant, tandis que d’autres ont fait le pari de la technique et des fonctionnalités, ou alors de la rédaction donc de la hiérarchisation des informations. Restructurer un site n’est pas une tâche facile, et les étudiants ont pris conscience qu’un nombre important de contraintes est à prendre en compte.

"Comme on vient de formations assez différentes, les tâches se sont divisées assez rapidement entre communication, graphisme et conception. Malgré ça on s’est quand même tous entraidés et concertés tout au long du projet.", nous explique une étudiante.

Résoudre des problématiques info-communicationnelles : le regard neuf des étudiants

L’association souhaite actualiser ses contenus (textes, images, vidéos…) et de les inscrire pleinement dans leur identité. La difficulté de cette restructuration se situait donc dans l’adaptation du support à la dimension orale des contes, de "plonger la personne dans l’oralité" par des éléments visuels et textuels. Ainsi les étudiants ont été amenés à s’approprier le projet de l’association pour le rendre plus accessible à ses différents publics. Il fallait aussi adapter les contenus à la réalité du web : responsive design (adaptation d’un type d’écran à un autre), normes d’accessibilités, et plus généralement, lisibilité et esthétisme. Pour cela, les étudiants se sont notamment inspirés des fascicules de l’association et de son magazine. C’est pour toutes ces choses que faire appel à des étudiants permet d’avoir un regard nouveau et original, qui soit adapté à un site se voulant très créatif et moderne. “C’est une fraîcheur qu’on ne trouve pas ailleurs”, nous dit le président de l’association.

Un autre problème sous-jacent de cette actualisation, était la question de l’accès aux informations et la mise en valeur des différentes ressources. Le web étant un outil très global, il peut s’avérer difficile d’atteindre tout le monde de la même manière. Pour répondre à cette problématique, trois cibles principales ont été données : artistes, partenaires, personnes intéressées. Le site a donc dû être organisé en fonction de ces cibles, et des choix ont été fait pour permettre d’offrir l’information aux publics de manière efficace. Pour cela, les étudiants ont travaillé la question du référencement naturel (texte, noms de rubriques ou mots-clés repérés par les moteurs de recherche).

Dès la présentation les membres de l’association ont été inspirés comme nous l’explique la directrice : “Ce qui est intéressant pour nous aussi c’est que ça nous permet de réfléchir : aux rubriques, au fond, au texte. Parce que parfois on manque de recul, il y a des entrées que nous n’aurions jamais imaginées. Donc ça va déjà nous permettre de rafraîchir certaines choses et aussi de réfléchir autour de la communication, en connaître davantage sur notre public… Pour nous c’est une richesse incroyable.”

Les contraintes techniques et perspectives pour l’association

Pour des questions de pratique, le choix de la plateforme s’est porté sur Wordpress, un content system manager (CMS) ou système de gestion de contenu (SGC) qui par définition favorise le travail collaboratif. Ce type de logiciel permet une grande autonomie par la diversité des outils qu’il offre. Bien que son utilisation en soit très facilitée, la structuration des contenus, leur actualisation et leur communication nécessitent des compétences spécifiques. En effet ces fonctionnalités permettent d’organiser la navigation du lecteur, de manière à ce qu’il ne soit pas noyé sous l’information.

Les étudiants ont réalisé un guide d’utilisation, à destination du chargé de communication de l’association, qui lui permettra de mettre à jour facilement les contenus par la suite. Il pourra garder la structure principale du site, ajouter ou retirer les éléments qui l’intéressent. Ce guide d’utilisation fait partit des critères d’évaluation, car c’est grâce à ce dernier que les membres de l’association pourront prendre en main le nouveau site dans les années à venir.

Un challenge relevé avec succès

Difficile de départager un seul gagnant, chaque groupe a su exploiter la commande à sa manière. L’engagement des étudiants a été très fructueux. Par exemple avec la création d’une série entière de dessin sur le thème des animaux de contes. Les étudiants seront bien sûr accrédités pour chacune de ces créations.

Extrait des productions étudiantes

L’enseignant devra ensuite effectuer une dernière mise à jour sur le contenu des étudiant afin de le partager à l’association qui choisira de l’adapter à ses besoins. “On est très content car ils ont tous bien bossés, malgré les profils et les groupes différents, ils ont bien intégrés les remarques que nous avions faites à nos différentes rencontres".
 

Les étudiants de la licence professionnelle "Métiers du numérique" en alternance

Le projet tuteuré s’inscrit dans la formation initiale de la licence professionnelle "Métiers du numérique : conception, rédaction et réalisation web", et prend fin juste avant le départ des étudiants pour un stage de trois mois. Cette licence peut également s’effectuer en alternance, au rythme d’une semaine de cours par mois, pour trois semaines en entreprise. Nous avons rencontré Gary et Clément, embauchés sur le projet Idex Formation "ALYS" pour ce contrat d’alternance. Ils nous ont parlé de leur expérience et plus particulièrement des changements engendrés par la mise en confinement des services de l’université.

Tous deux ont été embauchés à la rentrée scolaire 2019. Gary a effectué un Bac économique et social puis un DUT MMI (Métiers du Multimédia et de l’Internet), tandis que Clément a fait un Bac STI2D (Sciences et technologies de l'industrie et du développement durable) en option SIN (Système d’information et numérique), puis un BTS SIO (Services informatiques aux organisations). Malgré des parcours relativement différents, tous les deux ont rejoint la licence professionnelle "Métiers du numérique : conception, rédaction et réalisation web" pour spécifier leur parcours et débuter dans le monde du travail. Pour eux, ce sont de nombreux avantages qui ont pu leur être apportés : insertion professionnelle, source de revenu non-négligeable, réseau professionnel et humain… Pourtant, un format d’alternance ne doit pas faire oublier la charge de travail requise pour sa formation : des dossiers sont rendus par les étudiants pour chaque matière à la fin du semestre.

Pendant le confinement, Gary et Clément ont préservé leurs tâches de travail, universitaires et professionnelles. Si le lien social, inhérent à une formation ou à un travail, s’est trouvé largement modifié pendant cette période, de nombreux outils ont pu être utilisés à cet effet (chat, réunion, appels téléphoniques, mais aussi MOOC, plateformes collaboratives…). Si ces outils n’ont pas pu remplacer l’ambiance de travail générale, la continuité pédagogique a permis aux deux alternants de s’autonomiser, de gérer individuellement leurs rythmes de travail. La notation et le suivi des étudiants ont été adapté à chacun.
Mis à jour le  17 mars 2021