Des étudiants mieux guidés pour appréhender leur cours de statistiques en sciences humaines et sociales
Innovation pédagogique
Le SPOC Analyse de données quantitatives en sciences humaines et sociales : une transformation pédagogique réussie.
Depuis 2016, les étudiants de L2 de sociologie suivent un de leurs cours de façon hybride, combinant ainsi
séquences vidéos et QCM en ligne avec des séances de Travaux Dirigés en présentiel. Retour d’expérience en compagnie d’Olivier Zerbib, l’un des initiateurs de ce dispositif, sur la mise en place d’une transformation pédagogique réussie.
Un cours magistral difficile à suivre
Au départ, il s’agissait d’un cours magistral « Analyse de données pour les sciences sociales » qui abordait les enquêtes et les traitements statistiques en sociologie. Si la partie consacrée aux enquêtes était plutôt bien suivie par les étudiants, ça n’était pas le cas pour les notions de statistiques difficiles à appréhender par les étudiants sociologues parfois mal à l’aise avec les mathématiques. Forts de ce constat, Olivier Zerbib et Pierre Le Quéau, tous deux maîtres de conférences en sociologie à l’Université Grenoble alpes, avec Fabien Labarthe, maître de conférence en sciences de l’information et de la communication à l’Université de Saint Etienne, décident de transformer le cours en MOOC (Massive Open Online Course).Pourquoi un MOOC ?
Pour motiver les étudiants à venir en amphis !« Il y avait cette idée de réfléchir à être un peu séduisants, de reprendre nos enseignements de manière plus actuelle. » explicite Olivier Zerbib.
La conception : Un travail conséquent d’écriture et de relecture
Afin de concrétiser le projet, les deux enseignants rencontrent alors l’équipe de la DAPI Direction d’Appui à la Pédagogie et à l’Innovation. Commence alors un gros travail d’écriture, car il s’agit de transférer 6 à 8 heures d’enseignement sous la forme de capsules vidéo et d’activités associées.« On a travaillé à trois, avec Pierre Le Quéau et Fabien Labarthe, de l’Université de Saint-Étienne. On a relu nos textes, on a échangé là-dessus. Et on a été relu par les collègues de la DAPI qui ne sont pas spécialistes. Ce qui n’arrive jamais quand on fait un cours. Quand on fait un cours, on le fait dans notre coin, les étudiants comprennent… Ou pas ! Mais on n’a jamais de retours (…)»
Les textes rédigés sont alors tournés en studio avec les enseignants, puis illustrés par l’équipe pédago-technique de la DAPI.
Une première version MOOC qui rencontre un fort succès…
Le MOOC Analyse de données quantitatives en sciences humaines et sociales qui avait auparavant été bétatesté par quelques étudiants sociologues, sort au printemps 2017 dans un contexte d’élections présidentielles particulièrement porteur pour le sujet. Ce sera un succès avec 4500 inscrits dont plus de 500 certifiés. Un bon résultat pour un MOOC aux exigences académique et disciplinaire conséquentes.
Et une version SPOC qui obtient l’adhésion des étudiants
Depuis deux ans, la déclinaison du MOOC sous forme de SPOC (Small Private Online Course) a remplacé le cours magistral d’Analyse de données pour les sciences sociales et est complété par de nombreuses séances de TD en présentiel. On peut parler de classe inversée.L’attitude des étudiants s’en est trouvée changée, comme l’explique Olivier Zerbib : « Les étudiants sont dans une attitude différente, ils se disent qu’ils vont apprendre différemment et c’est un facteur d’engagement plus grand».
Points forts du SPOC, le découpage des séquences par semaine, et les QCM associés qui permettent une pédagogie plus assistée.
Les TD en présentiel qui viennent en appui, permettent d’approfondir les points de cours et d’aller plus loin dans la réflexion dans la mesure où les notions ont été bien comprises grâce aux contenus en ligne. Il ne s’agit donc plus de réexpliquer les points de cours, comme ça avait pu être le cas auparavant.
La version SPOC de ce cours permet également un meilleur suivi des étudiants, comme nous l’explique Olivier Zerbib : « Fatalement, il y a des étudiants qui ne font pas le SPOC ou qui le font en retard… On s’en rend compte assez vite, et ça nous permet de leur dire assez rapidement qu’ils sont perdus et qu’il faut qu’ils rattrapent. Ce qu’on ne fait pas aussi facilement en cours magistral, parce que là, il n’y a rien à faire, ils ne peuvent pas rattraper !»
Un meilleur investissement pour tous
Les retombées positives de cette mise en place n’ont pas été que pour les étudiants.Comme le conclut Olivier Zerbib « Je pense qu’on est plus investi en terme pédagogique que nous l’étions avant. Ça ne remplace pas les cours en présentiel. Pas du tout ! »
Mis à jour le 17 juillet 2024