Félicien Roquet

Diplômé en 2017 d'un master 2 GEOIDES à l'Institut d'urbanisme et de géographie alpine.

Pouvez-vous nous nous résumer votre parcours en quelques phrases ?

J'ai intégré l'Institut de géographie alpine (à l'époque) juste après le bac et ai fait toutes mes études à la cité des territoires. Après avoir suivi le M1 STADES porté par Sandra ROME, j'ai continué avec le M2 GEOIDES dont Sylvain BIGOT avait la charge. J'avais principalement 3 centres d'intérêt en postulant dans ce master : la climatologie, l'environnement, et l'Afrique de l'Ouest.

Grâce aux connexions ouest africaines de Sandra et Sylvain, j'ai pu réaliser mes stages de Master 1 et 2 en Côte d'Ivoire, au sein de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD).

A l'issue de mon master, j'ai postulé à l’Agence Française de Développement dans le cadre d’un VIA (Volontariat International en Administration, mis à disposition par le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères.), auquel j'ai été retenu. Dans ce cadre, j'ai travaillé 2 ans au Niger, et était en charge d’un portefeuille de 9 projets, pour un montant total de 190 millions d’euros. De manière secondaire, j’étais aussi en charge de la communication de l’agence, et faisais une veille opérationnelle des incidents sécuritaires au Niger, Mali et Burkina Faso.

Et à l'issue de ce VIA, vers quoi vous êtes-vous orienté ?

Comprendre le contexte (socio-économique, géopolitique, sécuritaire) sahélien prend du temps et à la fin de mon VIA, je ressentais encore le besoin d’approfondir mes connaissances sur le sujet. De ce fait, j'ai accepté un CDD proposé par l'AFD (agence française de développement), toujours sur le Niger.

J’ai ensuite basculé, en octobre 2020, , dans une consultance pour la Direction Régionale Grand Sahel de l'AFD, qui couvre le Niger, le Mali, le Burkina Faso, le Tchad, la Mauritanie, le Sénégal, le Cap Vert, la Gambie, et la Guinée Bissau. Avec mon poste actuel, j’apprécie d’avoir l’occasion de faire un certain nombre de déplacements dans les pays couverts par la Direction Régionale.

Quel est votre rôle au quotidien ?

Actuellement, je suis en charge pour l’AFD au Sahel des systèmes d'informations géographiques (SIG). Les SIG sont nouveaux au sein de l’AFD, et seul le Sahel pousse vraiment leurs utilisations, dans des objectifs de coordination avec les partenaires, d’aide à la décision interne, et de redevabilité vis-à-vis des ministères de tutelle. Je dois donc structurer et implanter une filière nouvelle pour l’AFD, former et appuyer les équipes concernées, mettre en place de nouveaux processus contractuels et organisationnels. Par exemple, les agences des pays couverts par la Direction Régionale se sont récemment dotées de référents SIG, et j’appuie donc à leur montée en compétences. Ainsi, je gère et exploite les bases de données des projets au Sahel, et collecte différents types de données contextuelles, utiles à nos projets. Enfin et du fait des fortes attentes politiques françaises au Sahel, je réalise aussi quelques productions opérationnelles d'aide à la décision et de redevabilité pour la Task Force Interministérielles Sahel et la Coalition pour le Sahel.

A titre d'anecdote, certaines de mes cartes ont directement été présentées par le président de la République, Emmanuel Macron, lors des sommets de Nouakchott et de N’Djamena !

Quels sont les points forts de votre expérience ?

Je dirais :
  • d’avoir pu échanger et travailler avec des partenaires très différents les uns des autres (humanitaires, de développement, diplomates, militaires, les gouvernements partenaires…),
  • d’avoir fait basculer le suivi des projets et des réalisations qui y sont associées dans une approche territoriale,
  • d’avoir acquis une solide maîtrise de la gestion de projets, des processus contractuels et de passation des marchés ;
  • d’être en capacité d’appréhender le contexte du Sahel, et des dynamiques inter frontalières qui y sont liées.

Que vous apporte votre formation à l'IUGA ?

C'est en grande partie grâce à ma formation que je suis là, que j'ai un travail qui me plait, dans une région du monde qui me passionne ! Ce n’est pas anodin d’avoir pu appuyer une structure telle que l’AFD à se lancer dans les SIG, et j’en tire une certaine forme de fierté.

Ma formation m'aura aussi rendu capable d’échanger avec de nombreux acteurs techniques ; qu'ils soient économiques, hydrauliciens ou spécialistes de la biodiversité. C’est une chose assez agréable, d’avoir les connaissances généralistes suffisantes pour échanger avec la plupart des corps de métiers.
Par ailleurs, la géographie humaine reste un socle précieux dans la zone Sahel, où les dynamiques sociologiques sont complexes.

Auriez-vous un conseil à donner aux étudiants actuels ?

  • Ne pas hésiter, ne rien s'interdire, tenter. Même si cela peut paraître en décalage avec notre formation : ce n'est pas parce que la composante s'appelle "géographie alpine" que l'on ne traite QUE de géographie alpine. On ne fait pas que des cartes de montagne ... J'en suis la preuve !
  • Ne pas négliger les aspects statistiques et de gestions de bases de données, qui, bien qu’un peu rébarbatifs, constituent à mon sens une partie importante des SIG.
Mis à jour le  29 août 2022