En donnant à voir le travail invisible des femmes, travail domestique, familial, de care, réalisé gratuitement « au nom de l’amour », les féministes marxistes ont posé, il y a plus de cinquante ans, les jalons d’une analyse qui renouvelle radicalement notre définition du travail, de l’exploitation et de l’émancipation. Pensé au féminin neutre, et non plus depuis une figure abstraite masculine, le travail y devient d’emblée pluriel (visible et invisible, productif et reproductif, rémunéré et gratuit…), ses frontières sont l’enjeu de luttes politiques et nos valeurs (l’amour, la passion, l’engagement), le support de « nouvelles » formes d’exploitation sur le marché du travail, comme en dehors. Comment se réapproprier alors la valeur et les valeurs de (tout) notre travail ?

Discutante

Une conférence animée par Marlène Jouan, maîtresse de conférences en Philosophie, directrice adjointe de l'IPhiG.

Intervenante

Maud Simonet est directrice de recherche en sociologie au CNRS à l’IDHE.S (UMR 8533). Ses recherches menées en France et/ou aux États-Unis, portent sur le travail bénévole, le volontariat, le workfare et l’activation, et plus largement sur les processus d’invisibilisation du travail et les formes et enjeux contemporains du travail gratuit. Elle a reçu la médaille de bronze du CNRS en 2017. Elle a notamment publié Travail gratuit, la nouvelle exploitation ? (Éditions Textuel, 2018), L’imposture du travail : Désandrocentrer le travail pour l’émanciper (10/18, 2024) et (In)volontaires aux JO, récit d'un conflit du travail gratuit, à paraitre en octobre 2025 aux Éditions Textuel.


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