Les futurs constructeurs en architecture et ingénierie en Génie Civil au service d’un monde habitable

Formation, Développement durable, Vie de l'établissement
le  27 octobre 2022
Les étudiantes et étudiants en action sur le chantier de construction en matériaux de réemploi devant le bâtiment Bergès sur le domaine universitaire.
Les étudiantes et étudiants en action sur le chantier de construction en matériaux de réemploi devant le bâtiment Bergès sur le domaine universitaire
Zoom sur l’atelier pédagogique intensif de construction en matériaux de réemploi organisé du 22 septembre au 2 octobre 2022 sur le campus de Saint-Martin-d'Hères par des enseignants de l’UFR PhITEM de l’Université Grenoble Alpes, l’ENSAG - UGA, école nationale supérieure d’architecture de Grenoble et l’ÉNSA-M, école nationale supérieure d’architecture de Marseille.
Comment construire le monde de demain, de façon réversible et totalement soutenable pour la planète ? Comment construire sans dépenser de nouvelle matière ? Comment faire beaucoup avec peu ? Comment associer activité pédagogique et création de bien-être pour la société ? Comment construire un nouveau monde, habitable et respectueux de l’environnement. Telles étaient les questions soulevées par l’atelier pédagogique intensif de construction en matériaux de réemploi organisé dans le cadre de Grenoble Capitale Verte Européenne 2022 par des enseignants de l’UFR PhITEM de l’Université Grenoble Alpes, l’ENSAG - UGA, école nationale supérieure d’architecture de Grenoble et l’ÉNSA-M, école nationale supérieure d’architecture de Marseille.

Du 22 septembre au 2 octobre 2022, sur le campus de Saint-Martin-d’Hères, devant le bâtiment Bergès désormais occupé par l’INSPÉ (Institut National Supérieur du Professorat et de l’Éducation de l'Académie de Grenoble), cinquante étudiantes et étudiants issus de formations en ingénierie civile de l'UFR Phitem et en architecture via l’ENSAG - UGA et l’ÉNSA-M ont travaillé en collaboration pour concevoir, fabriquer et installer plusieurs ouvrages répondant à des besoins bien identifiés par les usagers du bâtiment : un abri vélo, du mobilier extérieur et des aménagements paysagers, le tout à partir de matériaux de réemploi.

Construction des élèments de la terrasseAssemblage des toits des abris vélosMise en places des élèments du module d'intérieurAssemblage des élèments pour le module d'intérieur
Création des modules d'intérieurDécoupe des matériaux
Coupe et mesure des élèments de charpenteMise en place d'un des portiques de la charpente d'un abri vélos

Une démarche pédagogique tournée vers l’avenir

L’ambition de ce projet pédagogique s’inscrit totalement dans le contexte sociétal et écologique actuel : considérer l’architecture comme pratique soutenable et engagée. « Il s’agit d’entrer dans un nouveau paradigme, celui de la soutenabilité, de s’inspirer de l’écologie populaire, de construire avec peu de moyens et de s’interroger sur la provenance des matériaux car la croyance en l’infini de nos ressources n’est plus possible » explique Stéphane Herpin, architecte et enseignant de l’ÉNSA-M lors de la conférence inaugurale de l’atelier intensif.

Pour Yannick Sieffert, enseignant-chercheur en génie civil UGA et pilote du projet : « Cet atelier propose avant tout de déclencher une rupture en prônant le low tech, le local, le fait de sortir de la norme, d’être créatif, de revenir à l’artisanat et surtout de partir de la matière dont on dispose ! ».

Ainsi tous les matériaux ont été glanés en amont et en circuit court, par l’intermédiaire du CROUS Grenoble Alpes qui a par exemple fourni du mobilier type cadres de lits métalliques, chariots roulants pour les plateaux dans les restaurants universitaires, mais aussi du bois récupéré auprès de charpentiers et autres artisans locaux, pneus, gravats et autres via la déchetterie du campus.

Considérés comme des déchets, ces matières premières ont ainsi pu trouver un nouvel usage durable, tout en mettant les futurs architectes et ingénieurs participants devant un défis important !

Les étapes du chantier

Après deux jours d’analyse des usages et de travail en groupe, les étudiantes et étudiants ont présenté leurs intentions de projets auprès d'Adeline Leroux, directrice administrative de l’INSPÉ qui abrite le chantier, de Yann Échinard, vice-président Responsabilité sociétale et environnementale, Christophe Ribuot, vice-président Ressources humaines et Jean-François Vaillant, directeur de l'aménagement au sein de la Direction générale déléguée Patrimoine, aménagement et transition énergétique, en vue d’obtenir un accord de construire.

En tout, trois projets ont été présentés :

Un module d’intérieur

Un espace de détente modulable à volonté par les usagers eux-mêmes, offrant des zones de travail, restauration ou repos, situé dans le hall du bâtiment Bergès.
Le module d'inérieur dans le hall du bâtiment INSPELe module d'intérieur offrant espaces de travail et de repos

Une terrasse

Pour créer un espace de détente devant l’entrée du bâtiment qui bénéficie d’une exposition ensoleillée avec vue sur les montagnes.
L'espace terrase

Deux abris à vélos

Construits avec une charpente en bois sans impact au sol et offrant également des zones de détente aux abords du bâtiment ainsi qu’une matérialisation de l’entrée de l’INSPÉ.
L'un des deux abris véloLe mobilier d'extérieur et le second abri vélo

Face à la contrainte du nombre, les cinquante apprentis ingénieurs et architectes ont opté pour un travail de concertation entre chaque groupe afin d’éviter une forme de mise en concurrence des projets et pour optimiser la répartition des matériaux à disposition afin de tout mettre en œuvre. Les trois projets complémentaires répondant à la commande initiale ont ainsi été très bien reçus par les parties prenantes. Une fois le feu vert donné, place au chantier qui s’est déroulé en mode intensif sur cinq jours.

Alex, étudiante architecte à l’ÉNSA-M témoigne : « Mon master est axé sur la soutenabilité et le bien vivre, donc c’est effectivement important pour moi de montrer que c’est possible de se tourner vers le réemploi. Dans le futur on va certainement être obligé de revenir à plus de sobriété dans notre métier. Ce travail collaboratif riche et mouvementé sur dix jours seulement a été très appréciable car c’est une occasion supplémentaire d’être dans le concret, de se reconnecter à la réalité d’un chantier, et c’est bien de mettre la main à la pâte ! ».

Les étudiantes et étudiants en action sur le chantier de construction en matériaux de réemploi devant le bâtiment Bergès sur le domaine universitaire.

Pour Alix, étudiant de PhITEM en master 2 Génie civil parcours Construction durable et environnement à l’UGA : « La plus grande difficulté était qu’on soit un gros groupe de cinquante ! Il a fallu beaucoup discuter pour arriver à se coordonner, évaluer les avantages et inconvénients de toutes nos idées pour construire les trois projets finalement présentés. Mais nous nous sommes bien complétés entre ingénieurs et architectes sur le plan technique ».

« Je me suis tourné vers cette filière principalement pour le côté construction durable donc ce projet m’a vraiment stimulé. C’était aussi une très belle expérience sur le plan humain après deux ans de crise sanitaire. Nous sommes fiers de notre travail ! », conclut-il.

Les étudiantes et étudiants en action sur le chantier de construction en matériaux de réemploi devant le bâtiment Bergès sur le domaine universitaire
Cette mise en situation concrète et appliquée a ainsi permis aux étudiantes et étudiants de mener leur projet de bout en bout avec le soutien de l’équipe enseignante : conception, assemblage et installation des structures sur site. Une première écoconstruction à l’UGA qui permet d’apporter une réponse durable pour le bien-être des usagers du campus.

Rendez-vous in situ 1025 rue de la piscine pour découvrir et profiter de ces nouvelles réalisations !
 
Publié le  27 octobre 2022
Mis à jour le  27 octobre 2022