Les corps pensants
L’œuvre de Goffman en mouvement : les arts en pédagogie
Innovation pédagogique, Formation
L’usage des arts en pédagogie peut, pour certains, contribuer à faciliter l’acquisition des savoirs, des savoirs-faire et le développement d’un esprit critique.
Le théâtre serait un moyen de réconcilier raison et émotion, entre scientifique et artiste.
Pour Erving Goffman, sociologue canadien, la vie quotidienne est une scène où nous sommes tous en représentation.
L’atelier de pratique théâtrale vient clôturer cette phase de lectures pour mettre en mouvement les concepts identifiés. Les étudiants réalisent avec l’aide et l’accompagnement de Julie, une performance dans l’espace public par l’usage du théâtre dit « déclencheur ». Les étudiants prennent l’espace public sonore et visuel pour perturber la vie quotidienne des passants, qui deviennent spectateurs de la performance. Dans cette représentation, les étudiants rendent alors visibles des interactions que nous considérons comme normales, pour les questionner, à partir de leurs propres cheminements de pensée.
En passant par la représentation, il est possible de partager ensemble des imaginaires et arriver à comprendre autrement un texte, une théorie, un concept…
En géographie, les étudiants ont besoin d’ouvrir leurs yeux sur leur environnement. Qui arpente tels quartiers ? Comment un quartier fonctionne ? Quel est sont les flux ? Dans cette technique, il y a la place à la sensibilité et à l’émotion.
Dans toutes les pratiques de Julie, le point de départ du travail est le corps, l’émotion, le mouvement corporel qui permet de lâcher les imaginaires, la crainte de se montrer… et de construire un groupe. Le texte est amené après cette première approche. Il s’agit d’une pratique de théâtre et de mouvements.
Ce sont des moments qui permettent la construction d’un groupe, la mise en mouvements à partir d’un geste, de théâtre images (poses, statures). Le participant n’a pas conscience d’être en train de construire une performance. Il s’agit de travail sans jugement, un temps de partage, de plaisir.
Pour réussir une intégration de tout un groupe, il n’y a pas des statuts très différents entre les participants, les enseignants intégrés au projet doivent être partenaires.
Lise et Claire ont participé complètement au projet, il s’agit d’une construction collective. Ce n’est pas une analyse de ce que font les élèves mais tout le monde cherche ensemble et fait ensemble. Il s’agit aussi d’une réflexion plus globale sur les rapports de pouvoirs.
Il y a eu, chez les étudiants une évolution entre la façon de voir l’œuvre au départ et comment, à la fin de ses séquences de travail, l’œuvre résonnait dans leurs vies, leurs corps, leurs regards et dans la communication non verbale. Il y a une réelle volonté des enseignantes de reconduire l’expérience et pourquoi pas de l’ouvrir à d’autres cursus.
Pour Erving Goffman, sociologue canadien, la vie quotidienne est une scène où nous sommes tous en représentation.
Les arts en pédagogie
La rencontre entre Julie Arménio, de la compagnie Ru’elles, Lise Landrin et Claire Revol, deux enseignantes de l’Institut d’Urbanisme de Géographie Alpine (IUGA, UGA), au sein du cours « Théories des sciences sociales » a permis la mise en place d’un atelier de théâtre avec les étudiants de Licence. Pendant un mois, les enseignants accompagnent les étudiants dans la lecture de l’ouvrage « L’arrangement des sexes » du sociologue Erwin Goffmann, avec des lectures d’autres textes croisés sur différentes thématiques : sexes, gene, espace public, performance.L’atelier de pratique théâtrale vient clôturer cette phase de lectures pour mettre en mouvement les concepts identifiés. Les étudiants réalisent avec l’aide et l’accompagnement de Julie, une performance dans l’espace public par l’usage du théâtre dit « déclencheur ». Les étudiants prennent l’espace public sonore et visuel pour perturber la vie quotidienne des passants, qui deviennent spectateurs de la performance. Dans cette représentation, les étudiants rendent alors visibles des interactions que nous considérons comme normales, pour les questionner, à partir de leurs propres cheminements de pensée.
L’apprentissage de concept par l’usage du corps
Il s’agit d’une matière vivante dont l’objectif est d’aider à comprendre des concepts, des process, des théories grâce aux corps.En passant par la représentation, il est possible de partager ensemble des imaginaires et arriver à comprendre autrement un texte, une théorie, un concept…
En géographie, les étudiants ont besoin d’ouvrir leurs yeux sur leur environnement. Qui arpente tels quartiers ? Comment un quartier fonctionne ? Quel est sont les flux ? Dans cette technique, il y a la place à la sensibilité et à l’émotion.
Des citations à la représentation
Après un travail sur le texte avec les enseignantes Lise et Claire, un partage de citations, il y a eu un travail en salle avec Julie, pour en finalité, effectuer une performance scénique sur le campus.Dans toutes les pratiques de Julie, le point de départ du travail est le corps, l’émotion, le mouvement corporel qui permet de lâcher les imaginaires, la crainte de se montrer… et de construire un groupe. Le texte est amené après cette première approche. Il s’agit d’une pratique de théâtre et de mouvements.
Ce sont des moments qui permettent la construction d’un groupe, la mise en mouvements à partir d’un geste, de théâtre images (poses, statures). Le participant n’a pas conscience d’être en train de construire une performance. Il s’agit de travail sans jugement, un temps de partage, de plaisir.
Pour réussir une intégration de tout un groupe, il n’y a pas des statuts très différents entre les participants, les enseignants intégrés au projet doivent être partenaires.
Lise et Claire ont participé complètement au projet, il s’agit d’une construction collective. Ce n’est pas une analyse de ce que font les élèves mais tout le monde cherche ensemble et fait ensemble. Il s’agit aussi d’une réflexion plus globale sur les rapports de pouvoirs.
Une prise de conscience commune
Après la performance sur le campus a eu lieu un feedback informel est convivial où les étudiants ont raconté un fait, un instant marquant ou questionnant. Cette méthode de travail a permis aux étudiants d’ouvrir leurs yeux sur les questions de genre. L’œuvre de Goffman ne décortique pas ce qu’est le féminin et le masculin mais quels sont les arrangements, les intersections. Beaucoup de jeunes hommes n’avaient pas conscience de leurs comportements et en ont pris conscience.Il y a eu, chez les étudiants une évolution entre la façon de voir l’œuvre au départ et comment, à la fin de ses séquences de travail, l’œuvre résonnait dans leurs vies, leurs corps, leurs regards et dans la communication non verbale. Il y a une réelle volonté des enseignantes de reconduire l’expérience et pourquoi pas de l’ouvrir à d’autres cursus.
Mis à jour le 19 octobre 2022
Contact
Porteures de projet
Claire Revol, maitresse de conférence à l’IUGA, UGA. Affiliée au laboratoire PACTE.
Lise Landrin, doctorante au laboratoire PACTE et enseignante à l’IUGA, UGA
Lise Landrin, doctorante au laboratoire PACTE et enseignante à l’IUGA, UGA