Une nouvelle collaboration recherche – entreprise consacrée à l’étude de l’électromagnétisme des navires

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le  8 juillet 2024
De gauche à droite : Yassine Lakhnech, président de l’Université Grenoble Alpes ; Frédéric Vignal, directeur Développement Innovation et Offres de Naval Group ; Jean-Luc Moullet, directeur général délégué à l’innovation du CNRS ; et Vivien Quéma, administ
De gauche à droite : Yassine Lakhnech, président de l’Université Grenoble Alpes ; Frédéric Vignal, directeur Développement Innovation et Offres de Naval Group ; Jean-Luc Moullet, directeur général délégué à l’innovation du CNRS ; et Vivien Quéma, administrateur général de Grenoble INP – UGA. ©G2Elab
Naval Group, acteur international majeur du naval de défense, le CNRS, l’Université Grenoble Alpes et Grenoble INP-UGA ont inauguré ce 5 juillet le laboratoire commun NEL (Naval Electromagnetism Laboratory) dédié à l’étude des signatures électromagnétiques générées par les navires militaires.
Ce nouveau laboratoire commun regroupera l’expertise en électromagnétisme du navire des personnels du Laboratoire de génie électrique de Grenoble (G2Elab - CNRS/UGA - Grenoble INP-UGA), du laboratoire Grenoble Images Parole Signal Automatique (GIPSA-lab - CNRS/UGA - Grenoble INP-UGA) ainsi que l’expertise technique des équipes de recherche et développement de Naval Group.

Renforcer la maîtrise des signatures électromagnétiques des navires

Un navire, par sa présence, crée une anomalie électromagnétique locale qui peut entraîner sa détection. Les sources de cette anomalie ou « signature électromagnétique » peuvent être issues du ferromagnétisme de la coque, du champ rayonné par les équipements électriques embarqués, ou des courants de corrosion qui se développent dans l’eau au voisinage de la coque. La maîtrise de cette signature électromagnétique est donc cruciale pour garantir la discrétion des navires militaires, en particulier dans un environnement hostile.

Fruit d’une collaboration scientifique de longue date entre les équipes de Naval Group, du CNRS, de l’UGA et de Grenoble INP-UGA, le Labcom NEL (Naval Electromagnetism Laboratory) étudiera l’électromagnétisme des navires afin de développer de nouvelles solutions garantissant la discrétion des navires militaires face à l’évolution des moyens de détection.

Véritable défi scientifique, la problématique des signatures électromagnétiques et acoustiques des navires fait l’objet de recherches importantes et du développement de nombreuses technologies.

Une collaboration scientifique historique

Les relations entre les acteurs publics et privés remontent à il y a près de 80 ans lorsque Louis Néel, lauréat du prix Nobel de physique en 1970, initia pendant la Seconde Guerre mondiale des travaux de recherche sur les procédés de neutralisation magnétique des navires de la Marine française.

Depuis, le site de recherche grenoblois a acquis une expertise reconnue au niveau international, sur laquelle s’appuient régulièrement les équipes de Naval Group. Les deux entités ont officialisé leur partenariat en 2021 par la signature d’un accord-cadre visant à établir des projets de recherche communs, concrétisé par le lancement de plusieurs projets collaboratifs et laboratoires de recherche. Cette collaboration repose sur des compétences scientifiques complémentaires et pluridisciplinaires présentes dans les deux laboratoires de recherche grenoblois telles que :
  • La métrologie[1] en champs magnétiques faibles
  • La modélisation des champs électromagnétiques basses fréquences
  • Le traitement des signaux magnétiques fortement bruités pour la détection.
La création du laboratoire commun NEL apporte un cadre pérenne et structuré aux collaborations entre Naval Group et les laboratoires sous co-tutelle du CNRS et de l’UGA.

« Le CNRS se réjouit de la création du laboratoire commun NEL avec Naval Group, avec qui notre organisme entretient une longue tradition de collaboration de recherche, particulièrement dynamique sur le site de recherche grenoblois. Le NEL permet d’approfondir les études sur la signature électromagnétique des navires en mobilisant les compétences et les infrastructures de deux laboratoires grenoblois sous tutelle du CNRS. Le CNRS est ainsi fier de contribuer à la progression des connaissances et de renforcer les compétences de Naval Group, dans le cadre pérenne d’un laboratoire commun qui concrétise des années de relations de confiance. » déclare Jean-Luc Moullet, directeur général délégué à l’innovation du CNRS.

« Le laboratoire commun NEL, modèle de collaboration entre le monde de la recherche et le monde industriel, repose sur plusieurs piliers : une relation de longue durée, des moyens expérimentaux uniques, des outils logiciels dédiés et surtout des compétences scientifiques remarquables, héritées d’une longue tradition scientifique et expérimentale. Pour Naval Group, ce programme de recherche ambitieux est un atout majeur pour améliorer la maîtrise de la signature électromagnétique de nos navires, et ainsi leur assurer la supériorité technologique au combat, au profit de nos marines clientes, au premier rang desquelles la Marine nationale. ».explique Frédéric Vignal, directeur Développement Innovation et Offres de Naval Group.

« L’Université Grenoble Alpes déploie une politique d’innovation et de renforcement du lien formation-recherche-industrie ambitieuse, notamment à travers la structuration de son Pôle Universitaire d’Innovation Grenoble Alpes qui associe l’ensemble des partenaires de l’écosystème. Ce laboratoire commun incarne cette politique et l’impact de la recherche publique afin de relever des défis scientifiques de haut niveau, de compétitivité et de souveraineté française. » ajoute Yassine Lakhnech, président de l’Université Grenoble Alpes.

« Basée sur des collaborations historiques qu'elle vient structurer et renforcer, la création de ce laboratoire commun est une reconnaissance indéniable de la position de pointe des acteurs de la recherche grenobloise sur un domaine stratégique, s’appuyant sur des plateformes d’expérimentation uniques en France. C’est aussi une excellente illustration de la politique d’innovation que nous portons aux côtés de nos partenaires, basée sur une vision à impact de la recherche publique française et des collaborations public-privé. » précise Vivien Quéma, administrateur général de Grenoble INP – UGA.
 
1. La science de la mesure. Elle définit les principes et les méthodes permettant de garantir et maintenir la confiance envers les données résultant des processus de mesure.
Publié le  8 juillet 2024
Mis à jour le  8 juillet 2024