Focus sur les travaux de l’Institut des géosciences de l’environnement sur les glaciers Alpins

Les glaciers des Alpes reculent à un rythme que l’on n’avait jamais observé depuis le début des observations, c’est à dire depuis 150 ans. Dans les Alpes françaises, comme dans les Alpes suisses, italiennes ou autrichiennes, nous avons la chance de disposer d’observations très détaillées depuis de nombreuses décennies qui nous permettent de faire un diagnostic très clair de l’évolution des glaciers. 

Les variations de longueur sont mesurées depuis plus d’une centaine d’années et les bilans de masse annuels (différence entre l’accumulation neigeuse et la fonte) sont observés depuis le milieu du 20ᵉ siècle. Grâce à ces observations détaillées réalisées notamment à l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE), au sol et par satellite, nous avons une idée très précise, non seulement de l’évolution des glaciers, mais surtout des causes qui provoquent un tel recul. Elles nous permettent aussi de tester nos modèles et de faire des projections dans le futur.

Quelques chiffres illustrent ainsi l’évolution spectaculaire des glaciers des Alpes françaises. Au cours du 20ᵉ siècle, les glaciers ont perdu en moyenne 40 cm d’épaisseur de glace par an alors que, sur la dernière décennie, ils en perdent 1,5 m par an en moyenne. Les années les plus déficitaires sont celles des deux dernières décennies et, pour la seule année 2022, nous avons enregistré une perte spectaculaire puisque les glaciers alpins en France ont perdu en moyenne 3,5 m de glace, soit environ 6 % de leur volume.

À ce rythme, les petits glaciers ou ceux situés à plus faible altitude vont disparaitre et on estime que presque 75% de la superficie des Alpes glaciaires françaises aura disparu en 2050.

Publié le  18 mars 2025
Mis à jour le 19 mars 2025