Focus sur le projet Alpaga et les microalgues des neiges

Le projet Alpaga, initié par Éric Maréchal, chercheur CNRS au Laboratoire physiologie cellulaire et végétale (LPCV – CNRS / UGA /CEA / INRAE), porte sur l’étude des microalgues à l’origine des neiges rouges. Phénomène naturel et cyclique, il a été observé depuis des siècles par plusieurs savants et scientifiques à travers le globe. Pourtant, il faudra attendre 2019 pour que soit identifié Sanguina nivaloides, une microalgue photosynthétique. Verte une partie de son cycle, elle se colore en rouge au printemps, grâce aux caroténoïdes qu’elle possède.

Cette étude pluridisciplinaire unique en Europe a permis la collaboration sur le site de Grenoble de biologistes, écologues et glaciologues de différents laboratoires et d’unité d’appui à la recherche. Les connaissances au sujet de cette algue sont en effet encore très parcellaires. Pourtant, les enjeux sont importants ! Dans un contexte actuel de changement climatique, les blooms — ou efflorescences — qui traduisent la prolifération de cette algue, participent pour partie à une accélération de la fonte de la neige. La neige rouge renvoie en effet moins bien les rayons du soleil et absorbe la chaleur. Loin d’être des milieux arides, les glaciers et la neige abritent de nombreuses formes de vie (champignons, bactéries, algues…), qui sont impactées par le recul des glaciers et la réduction de l’enneigement naturel.

Alpaga a désormais pris une ampleur internationale, par le soutien et la participation que ce projet reçoit de nombreux partenaires tels que la Fondation Kilian Jornet, mais aussi de citoyens à travers une démarche de science participative.

Publié le  18 mars 2025
Mis à jour le 19 mars 2025