L'immatériel et le droit : perspectives et limites

Colloque Recherche, Entreprise
le  13 octobre 2016Grenoble - Centre ville
Conçues pour des biens ayant une consistance matérielle, nombres d’infractions pénales ont été sollicitées ces dernières années pour s’appliquer à des biens immatériels, tels qu’un numéro de carte bancaire, un projet de borne informatique, du temps de travail ou encore des données informatiques. Au-delà de la matière répressive, l’ambition de cette journée est de se livrer à une étude plus générale de l’adaptation du droit au développement de l’immatériel pour déterminer jusqu’où l’on peut juridiquement aller dans sa prise en compte.
C’est un fait indéniable que l’immatériel prend une place de tout premier plan dans la société contemporaine. Le droit des siècles passés connaissait certes déjà l’incorporalité, mais nul doute que les potentialités actuelles ouvrent des perspectives nouvelles. Le colloque se proposera tout d’abord, dans une démarche pluridisciplinaire, de cerner la notion d’immatériel en recourant à des approches non juridiques. Le point de vue du philosophe et celui du physicien fourniront les clés d’un concept que le juriste pourra ensuite aborder de manière pragmatique. S’agissant de l’appréhension juridique de l’immatériel, deux mouvements peuvent être observés.

D’une part, l’immatériel est un objet que le droit s’efforce d’intégrer ; d’autre part, il est un outil que le droit peut exploiter. Sur le premier point, il s’agit de voir comment le droit parvient à s’adapter à l’émergence de nouvelles formes d’objet et surtout d’identifier les limites qui ne pourront ou ne devront pas être dépassées. Même lorsque l’on s’intéresse à des matières qui ont été conçues pour régir l’immatériel, telle que la propriété intellectuelle, on observe en effet que tout objet ne peut être saisi (ainsi la fragrance d’un parfum n’est pas éligible à la protection) et l’on devine alors que de telles limites doivent a fortiori exister lorsque l’on est en présence de branches du droit qui n’étaient originairement pas destinées à s’appliquer à de tels biens et qui ne peuvent y parvenir qu’au terme d’une adaptation.

Sur le second aspect, il s’agit d’observer les perspectives qu’ouvre l’immatériel comme moyen d’accéder au droit et de mettre en relation les acteurs de la scène juridique. Là aussi, certains aspects ne sont pas totalement nouveaux et si la conclusion de contrats à distance ne fait que se développer, la dématérialisation des procédures et des échanges entre professionnels du droit va être relayée par un accès direct du justiciable aux services judiciaires qui est de nature à changer de manière significative le mode de relation au juge et à l’institution judiciaire.

Renseignements et inscriptions

crj.upmf-grenoble.fr
Publié le  14 septembre 2016
Mis à jour le  16 novembre 2016