Dans l’Église latine médiévale, le prêtre est nécessairement un homme, comme l’était Jésus, mais doit respecter, en particulier à partir de la « réforme grégorienne » des XIe-XIIe siècles, des normes de comportement différentes de celles des hommes laïcs. On songe en particulier à la règle du célibat et son corollaire, l’abstinence sexuelle, mais au-delà, il ne doit pas fréquenter les lieux de sociabilité masculine comme la taverne, ne doit pas se battre, etc., autant de pratiques qui forment ce que les médiévaux pensent comme « masculines ». Il s’agira donc de réfléchir à l’existence d’une « masculinité sacerdotale », telle qu’étudiée en particulier pour les siècles modernes et contemporains (J.-P. Gay, J. Tricou), à partir des sources normatives et pratiques du second Moyen Âge qu’on peut s’efforcer de confronter les unes aux autres. 

L'intervenante

Véronique Beaulande-Barraud est professeure d’histoire du Moyen Âge à l’Université Grenoble Alpes, membre du LUHCIE. Ses travaux portent sur la juridiction ecclésiastique du XIIe au début du XVIe siècle, en particulier sur les normes canoniques et les moyens mobilisés par l’Église pour les imposer. À la suite du projet SexEO (Sexualités ecclésiastiques en Occident, Moyen Âge – époque moderne) mené de 2021 à 2024, elle a notamment travaillé sur les pratiques sexuelles des prêtres révélées par les archives judiciaires et pénitentielles. 

Pour plus d'informations :
Consultez le site web de la MSH Alpes