Le rapport d’évaluation a été rendu public le 17 mai dernier sur le site du Hcéres. Il indique en conclusion que "le comité d’experts émet un avis unanimement favorable à la sortie de l’UGA du statut d’établissement public expérimental en vue de sa transformation en Grand Établissement. Le projet de statuts proposé par l’UGA pour ce grand établissement est bien adapté à cette transformation. De ce fait, cette sortie pourrait s’effectuer dès le 1^er janvier 2024."

Les experts Hcéres s'étaient déjà prononcés très favorablement sur la trajectoire de l'UGA en indiquant dans la conclusion de leur rapport 2020 : "En moins de quatre ans, l’Université Grenoble Alpes a parcouru un chemin considérable vers l’objectif qu’elle s’était fixé de créer "une université intégrée dotée en particulier d’un fort rayonnement international, fondée sur l’excellence scientifique, le dynamisme de son écosystème et du transfert de connaissance vers la société" ; d’abord en obtenant l’adhésion de ses communautés au processus de fusion et ensuite en mutualisant avec ses établissements-composantes toutes les missions et fonctions à mesure qu’elles deviennent mutualisables."

En 2023, pour rendre cet avis unanimement favorable, le comité d’experts a consulté de nombreux documents de toutes natures fournis par l’UGA ainsi que des références règlementaires relatives à l’expérimentation et a auditionné une quarantaine d’acteurs de l’établissement et de son environnement proche ainsi que ses partenaires internationaux lors d’une visite de trois jours à l’UGA du 28 février au 2 mars. A l’issue de ce processus d’évaluation, le comité a pu obtenir les réponses à ses questions et rendre un avis favorable. Il indique en conclusion "même si l’UGA reste encore en construction, tant l’entreprise est de longue haleine, l’EPE lui a permis d’avancer suffisamment pour avoir la capacité de franchir une nouvelle étape."

Une stratégie clairement définie saluée par les experts

Parmi les points forts qui rendent possible la sortie de l’expérimentation en janvier 2024, comme demandé par l’UGA, trois ans à peine après la création de l’établissement public expérimental (EPE), le comité Hcéres salue "une stratégie clairement définie, articulée à son positionnement et révélatrice d’un fort degré d’intégration institutionnelle des entités qui le composent".

Le rapport précise : "La stratégie affirmée par l’UGA et son positionnement volontaire dans le contexte international, national ou local paraissent convaincants. L’état réel de l’intégration institutionnelle paraît également en bonne voie dans sa dimension scientifique, mais cette intégration reste à poursuivre, et à enrichir, notamment dans le domaine des Sciences Humaines et Sociales et sur le plan administratif et des moyens dans l’organisation de certaines composantes."

Des résultats significatifs obtenus par l’UGA depuis la création de l’EPE

Les experts font également état "des résultats significatifs obtenus par l’UGA depuis la création de l’établissement public expérimental ». Le haut comité souhaitait en effet vérifier « la plus-value réelle apportée par l’EPE".

Le rapport souligne ainsi : "L’établissement public expérimental a objectivement obtenu des résultats significatifs et à fort impact, à la fois sur le plan scientifique, de la formation et de la vie universitaire, ainsi que dans la structuration et la professionnalisation de ses activités, notamment en ce qui concerne les relations partenariales. Le comité note que le regroupement au sein de l’EPE de la plupart des forces vives universitaires du site (au sens large, y compris le campus de Valence Drôme-Ardèche) en matière de formation, de recherche, d’innovation et de valorisation a fait de l’UGA un acteur majeur et partenaire privilégié au niveau des autorités territoriales compétentes, ainsi qu’auprès des entreprises et des acteurs culturels. Il constitue objectivement un facteur déterminant pour asseoir et développer son positionnement aux niveaux local et national, et sa reconnaissance à l’international."

Concernant les points d’amélioration à apporter, ils sont également indiqués dans ce rapport et les experts formulent un certain nombre de recommandations à la suite de l’avis rendu en précisant : "Cet avis n’exclut pas pour autant la nécessité pour l’UGA de poursuivre avec détermination et ténacité les évolutions en cours pour consolider l’intégration de ses composantes et se donner la gamme d’outils prospectifs et projectifs indispensables à son pilotage et à l’aboutissement de ses ambitions."

Des recommandations en matière des stratégie, organisation, gouvernance et pilotage

Parmi les recommandations qui touchent à la stratégie, l’organisation et la gouvernance et le pilotage, le haut comité indique plusieurs axes d’améliorations : "La stratégie formulée par l’UGA, ambitieuse et volontaire, mériterait d’être plus clairement explicitée et exposée publiquement dans sa singularité. " est-il indiqué. "Le partenariat approfondi et stratégique avec les organismes nationaux de recherche (CNRS, Inria, CEA) doit s’étendre et être renforcé (…)."

Dans le domaine de l’organisation et de la gouvernance, le comité suggère notamment : "de donner aux CSPM* les moyens financiers et humains leur permettant de jouer pleinement leur rôle opérationnel sans déroger aux compétences des composantes élémentaires. La question de la pertinence d’instances de dialogue social propres aux CSPM mérite aussi d’être posée."

Autre recommandation : "La réflexion sur une meilleure intégration des composantes élémentaires hors composantes académiques doit être poursuivie activement".

Enfin en matière de pilotage, les experts indiquent : "L’UGA doit absolument intensifier son effort pour se doter le plus rapidement possible d’outils de pilotage et de prospective encore trop manquants" ; elle doit aussi "veiller à diversifier ses outils de communication interne".