Dès la fin février, les personnels de l’Institute for Advanced Biosciences (IAB), très touchés par la situation du peuple ukrainien, ont réfléchi à la manière dont ils pouvaient agir afin de venir en aide des scientifiques et étudiants Ukrainiens. « De nombreuses personnes volontaires se mobilisaient pour essayer de faire des choses à titre individuel » explique Pierre Hainaut, directeur de l’IAB. « Il a donc été facile de recenser les volontés dans l’Institut ».

La première étape pour le laboratoire a été d’évaluer les ressources permettant de proposer des contrats temporaires sur les budgets de recherche. Cela leur a permis d’identifier plusieurs possibilités pour accueillir des chercheurs ou des post-doctorants.

Le laboratoire a ensuite publié son annonce sur différentes plateformes et notamment sur le site de l’Organisation européenne de biologie moléculaire (EMBO) afin de faire connaitre sa possibilité d’accueillir des scientifiques.

Nadiia Z., chercheuse en biologie de Kiev, mais réfugiée à l’Ouest de l’Ukraine dans sa famille, a très rapidement répondu à l’annonce et sollicité l’accueil de l’IAB.
C’est alors toute une chaine de solidarité qui s’est mis en place au sein de l’IAB pour permettre l’arrivée de Nadiia et ses deux filles, Katia, 13 ans et Yarina, 5 ans. Son mari, chimiste, est quant à lui mobilisé et donc resté en Ukraine. « Le périple de Nadiia et ses filles pour traverser l’Europe et arriver à Grenoble est suivi heure par heure par les membres du laboratoire. » raconte Pierre Hainaut. Dès son arrivée à Grenoble, elle est accompagnée dans toutes ses démarches d’installation par des volontaires du laboratoire : préfecture, inscriptions des enfants à l’école, courses… Un chercheur propose d’héberger la famille dans la maison de sa maman, récemment partie en EHPAD.

L’IAB s’est engagé avec Nadiia sur un contrat d’un an. L’objectif est de lui donner les moyens de s’insérer professionnellement et d’être rapidement autonome financièrement, et ainsi de rebondir plus facilement dans la situation dramatique qu’elle traverse.

L’IAB maintient aujourd’hui son offre d’accueil et attend de recevoir d'autres demandes. Il a encore la capacité d'accueillir 1 ou 2 chercheurs en PostDoc durant plusieurs mois.