Date
le 16 mai 2024
18h30 Localisation
Saint-Martin-d'Hères - Amphithéâtre Louis Weil
Place Centrale
Place Centrale
Sonder les « infinis » est une constante des travaux de recherche en physique. Si l’infiniment grand et l’infiniment petit sont souvent traités, l’infiniment bref l’est plus rarement. Cette ultra brièveté est mesurée en attosecondes, soit un milliardième de milliardième de seconde (10-18 s), grâce aux impulsions lumineuses issues des technologies laser infra-rouge. Ces impulsions de lumière sont tellement courtes qu’elles peuvent suivre le mouvement des électrons dans la matière, permettant ainsi de mesurer les processus avec lesquels ils se déplacent ou changent d'énergie. Pierre Agostini, lors de cette conférence, décrira comment ses travaux l’ont conduit à développer cette méthode, et comment la recherche fondamentale en « physique de recollisions » à l’origine de ces impulsions, pourrait donner naissance à des impulsions encore mille fois plus courtes : les zeptosecondes.
Né en 1941, Pierre Agostini a obtenu son doctorat à l’Université d’Aix Marseille en 1968 sur la réalisation de filtres multidiélectriques UV. Recruté rapidement au CEA Saclay, il mène ses recherches au laboratoire d’Optique Appliquée où il travaille sur l’ionisation multiphotonique en utilisant des lasers de haute puissance. Dans les années 1990, Pierre Agostini et son équipe développent la méthode RABBIT qui permet de mesurer la durée d'une impulsion attoseconde. Il poursuit sa carrière à partir de 2002 aux Etats-Unis, à l'Ohio State University où il enseigne la physique. Ces avancées en métrologie attosecondes ont conduit l'Académie Nobel à lui décerner le prix de Physique en 2023, aux côtés de la franco-suédoise Anne l'Huilier et du austro-hongrois Ferenc Krausz.