La plateforme BioLIBS répond à un enjeu de santé publique majeur : analyser comment les particules, métaux et contaminants issus de notre environnement s’accumulent dans l’organisme et participent au développement de maladies, notamment respiratoires, dermatologiques ou rares. Jusqu’à présent, aucune technologie hospitalière ne permettait d’observer directement la répartition fine de ces éléments dans les tissus humains.

Grâce à la spectroscopie de plasma induit par laser (Laser-Induced Breakdown Spectroscopy – LIBS), BioLIBS révolutionne cet accès aux données. Le dispositif permet désormais de cartographier simultanément plus de trente éléments au cœur d’une biopsie. Une première en France.

Cette approche multi-échelle ouvre la voie à la fois à la production de nouvelles connaissances sur le rôle des éléments chimiques dans les maladies et au développement futur d’outils diagnostiques capables d’identifier plus tôt et plus précisément l’origine d’une lésion liée à une exposition.

Accélérer la recherche translationnelle au plus près du soin

Située au sein du CHU Grenoble Alpes, la plateforme s’inscrit au carrefour des besoins cliniques et des capacités de recherche. Les équipes peuvent désormais caractériser l’impact des expositions environnementales sur les tissus humains, en lien étroit avec les services de pneumologie, dermatologie, anatomopathologie et médecine du travail.

BioLIBS permettra :

• d’identifier des signatures élémentaires spécifiques de certaines pathologies,
• de développer des modèles mécanistiques des maladies liées aux expositions,
• de structurer des études translationnelles innovantes,
• de préparer l’arrivée de futurs outils diagnostiques exposomiques en médecine.

Cette démarche ancre Grenoble parmi les pôles européens les plus avancés dans l’étude des interactions entre environnement, expositions et santé humaine.

Une dynamique de partenariats forte et structurante

Le développement de BioLIBS a été rendu possible grâce au soutien conjoint de l’UGA, du Fonds FEDER–Région Auvergne-Rhône-Alpes, de l’Agence nationale de la recherche (ANR) et de la DRARI. Ce financement partagé témoigne d’un engagement commun en faveur de l’innovation biomédicale et du rapprochement entre recherche, clinique et instrumentation avancée.

La plateforme est inscrite à l’inventaire de l’UGA et intégrée à l’IAB (UGA/INSERM/CNRS), renforçant son positionnement hospitalo-universitaire. Sous la direction scientifique du Pr Benoît Busser, BioLIBS déploie déjà des collaborations régionales et nationales avec le CHU de Lyon, l’INSERM et plusieurs centres spécialisés.

Ces partenariats visent à structurer les futures études cliniques, favoriser les cofinancements et accélérer le transfert technologique vers des usages diagnostiques en milieu hospitalier. Cette nouvelle plateforme, saluée par l’ensemble des partenaires lors de son inauguration, marque une avancée majeure pour la médecine de précision appliquée aux expositions environnementales et professionnelles.