Alors que la Seine a été réouverte à la baignade à Paris en juillet 2025 après un siècle d’interdictions (relatives), cet événement est un retour vers le passé, puisque avant les piscines, on se baignait déjà dans le fleuve. Interroger les temporalités croisées de la baignade urbaine, c’est non seulement penser celles du temps long des évolutions historiques, mais aussi celles des saisons qui font varier la fréquence de la pratique et donc l’ordre des bassins ; celles de l’écologie et du réchauffement climatique qui créent à la fois un besoin de zones de rafraîchissement et limitent les ressources en eau ; celles des biographies qui équipent plus ou moins les populations en compétences natatoires ; ou encore celles du quotidien dans lesquelles il s’agit d’articuler les temps de baignades avec les autres temps sociaux. 

La proposition consiste à voir comment l’emboitement de ces différentes temporalités peut éclairer les pratiques actuelles de baignade urbaine, ouvrir des pistes de réflexion pour l’avenir, et au-delà même de la thématique de la baignade, de montrer comment la prise en compte de la multiplicité des temporalités peut éclairer une pratique.  

L'intervenant

Professeur agrégé de sciences sociales à l’Ehess et docteur en sociologie, Benoît Hachet a développé une expertise sur les temporalités (Sociologie des temporalités, Armand Colin, 2025), d’abord en travaillant sur les temps familiaux, et plus particulièrement les expériences temporelles des parents qui ont des enfants en résidence alternée (Une semaine sur deux. Comment les parents séparés se réinventent, Arènes, 2021), puis en explorant la sociohistoire des baignades ordinaires en piscine, mer, rivière ou lac. Co-directeur du Laboratoire d’anthropologie politique (UMR 8177, CNRS-EHESS), il développe ses recherches actuelles autour des pratiques natatoires de loisir et des équipements associées dans le cadre de la crise écologique contemporaine.

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