Une molécule prometteuse contre les neuropathies induites par la chimiothérapie

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le  30 octobre 2025
À ce jour incurables, les neuropathies périphériques sont des complications neurologiques fréquentes de la chimiothérapie, qui provoquent douleurs, picotements et brûlures persistantes au niveau des membres, parfois même après la fin du traitement. Dans l’espoir d’offrir une option thérapeutique aux patients et patientes concernés, une équipe de recherche de l’Institut pour l'avancée des biosciences (IAB - CNRS/Inserm/UGA) a identifié une molécule capable de prévenir l’apparition de tels effets secondaires.
Cette molécule stimule la production d’un composé essentiel à la production d’énergie cellulaire, dont dépend la survie de toutes nos cellules, et favorise ainsi la résistance des cellules nerveuses aux agressions causées par les traitements de chimiothérapie - comme le paclitaxel. Ce mécanisme est décrit dans une étude parue le 29 octobre dans Science Advances.

Testée sur cultures cellulaires humaines et des rongeurs, la molécule découverte a permis de limiter la dégradation des cellules nerveuses habituellement touchées dans les extrémités et ainsi de réduire les symptômes douloureux, sans pour autant altérer l’action antitumorale. 
 
Image au microscope montrant les petites terminaisons des nerfs dans la peau de la patte arrière d’un rat traité avec deux molécules : le paclitaxel, un médicament de chimiothérapie, et Carba1, une molécule qui protège les nerfs. Les fibres nerveuses (en
Image au microscope montrant les petites terminaisons des nerfs dans la peau de la patte arrière d’un rat traité avec deux molécules : le paclitaxel, un médicament de chimiothérapie, et Carba1, une molécule qui protège les nerfs. Les fibres nerveuses (en vert, indiquées par les flèches blanches) relient les couches profondes de la peau à sa surface. Grâce à Carba1, ces fibres restent en grande partie intactes malgré le traitement par le paclitaxel. Barre d’échelle : 100 micromètres (µm).
© Science Advances/ David Balayssac

À l’heure où les neuropathies liées à la chimiothérapie touchent 80 % des patients, et persistent chez près d’un quart d’entre eux, voire obligent à diminuer le traitement anticancéreux, cette découverte suscite un réel espoir. La molécule fera d’ici quelques années l’objet d’un essai clinique, première étape vers une possible application thérapeutique, une fois validées les étapes précliniques réglementaires1.
1. La start-up SAXOL a été créée pour porter cette innovation vers la clinique.
Publié le  29 octobre 2025
Mis à jour le  31 octobre 2025