Quels types d’activités peut-on mettre en place dans nos cours pour mener des débats entre nos étudiant.es ? Comment approfondir des thèmes d’actualités ou des sujets clivants en cours ? Quels seraient les freins à lancer des débats dans sa classe ?
Dans le public, les idées fusent : les limites institutionnelles au sujet du réchauffement climatique, la gestion de la classe qui pourrait être bordélique, la gestion des émotions…

Richard Monvoisin vous présente des cas pratiques mis en place qui ont réussis ou échoués.
>> Quels sont les sujets chauds que je veux aborder ? Quels sont les outils dont je vais avoir besoin ?

Légende : rediffusion de la conférence organisée le 12 décembre 2023

Quelques conseils suite aux expériences de Richard Monvoisin

Organiser des disputes

Comme exemple, pour gérer les échanges au sein de la classe, Richard Monvoisin explique sa technique de type dispute. Que sont les disputes ? Chacun à 20min pour exposer ses arguments très opposés. Il y a des juges de touche sur des chaises d’arbitres que j’emprunte au club de natation ou de tennis. Et l’arbitre arrête les échanges lorsqu’il y a un biais de généralisation abusive par exemple.

Comment choisir les sujets sur lesquels travailler ?

Chercher les sujets froids dans un premier temps pour apprendre à incarner les sujets quand ce n’est pas trop complexe, et aller de plus en plus vers des sujets chauds. Avec l’expérience, l’affect entre en jeu chez les étudiants, et lors des échanges ils prennent conscience qu’il faut être un peu consistent intellectuellement pour débattre. Donc bien faire attention à ne pas commencer tout de suite avec des sujets chauds, ca va leur hérisser le poil. Pour tous les sujets, cela peut être intéressant de suivre la mode. Tout en tenant compte du public pour qui l’on prépare le cours.

Quelle place pour l’enseignant dans l’animation du débat ?

En amphi dès l’entrée prévenir que l’on va jouer ensemble et qu’il va falloir jouer le jeu. Même si les avis ne sont pas aussi tranchés, il faut choisir un cap de base avant d’argumenter. C’est encore mieux qu’en l’enseignant se met en scène aussi. Lorsque l’on pense l’espace, faire bien attention aux fauteuils roulants. A l’introduction, poser une question qui va permettre aux étudiants de comprendre la logique de questionnement dans laquelle on va ancrer le cours. Bien calibrer la question clivante pour ne pas qu’il y ait un avis trop trancher.

Exemple de jeu « trouver l’erreur dans mon support de cours » : j’intègre une erreur par cours. Si quelqu’un la trouve, j’offre un petit dinosaure trouvé au marché de St Bruno. Mais attention, les étudiant.es peuvent perdre le fil du cours en cherchant trop l’erreur. Et ils ramènent des coquilles que j’ai faites sans m’en rendre compte. Cela ouvre des discussions sur les erreurs volontaires, et erreurs involontaires.