Premier inventaire de la biodiversité sur le campus de l’UGA labellisé Refuge LPO

Développement durable, Vie de l'établissement
le  17 mai 2023
La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) de l’Isère vient de rendre son premier rapport diagnostic écologique du campus de l’UGA labellisé refuge LPO pour une durée de 5 ans de 2021 à 2025. Un premier état des lieux très positif qui donne des pistes de gestion pour encore favoriser la protection et le développement de la biodiversité sur le campus de Saint-Martin-d’Hères/Gières qui constitue le plus grand refuge LPO du département de l’Isère et l’un des plus grands de France.
Chevêche d’Athéna, chardonneret élégant, serin cini, hirondelle rustique et huppe fasciée (…), font partie des 98 espèces d’oiseaux observés sur le campus grenoblois les 10 dernières années dont 81 espèces sont dites menacées. Et il ne s’agit que des oiseaux, les autres espèces, mammifères et amphibiens, insectes et papillons, sont aussi très nombreuses et la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) de l’Isère en a dressé un inventaire impressionnant.

Un refuge pour de nombreuses espèces menacées

On apprend ainsi, au fil de la centaine de pages de ce rapport de diagnostic réalisé par les experts de la LPO, que le campus compte 6 espèces d’amphibiens et 3 espèces de reptiles. On peut noter la présence de la grenouille rousse dont le statut de conservation est quasi menacé en Rhône-Alpes et en Isère ainsi que du crapaud "commun" également classé "quasi menacé" en Isère, sachant que toutes les espèces de reptiles et d’amphibiens sont protégées en France. Du côté des mammifères, 7 espèces ont été recensées dont le castor d’Europe, l’écureuil roux et le hérisson d’Europe qui sont protégés au niveau national. On peut également remarquer la présence du lapin de garenne dont les populations sauvages sont classées "vulnérables" en Rhône-Alpes et quasi menacées en France.

Huit espèces de chiroptères communément appelés chauve-souris ont également été observées dont notamment la pipistrelle de Kuhl plus tolérante à la lumière du tissu urbain que la pipistrelle commune que l’on retrouve moins nombreuse et cantonnée dans l’Arboretum. Du côté des insectes, 29 espèces de papillons sont recensées ainsi que de nombreuses espèces de grillons et criquets. Pour chaque espèce est détaillé le type d’habitat et le caractère ou à protéger ou invasif de chacune d’entre elles. Cet inventaire de la faune est complété par un inventaire de la flore et des habitats assortis qui favorisent ou nuisent au développement des différentes espèces.

Un véritable laboratoire de la biodiversité en ville

Les conclusions de ce premier rapport d’inventaire sont très positives. Les 181 hectares du campus constituent par leur forte végétalisation en milieu urbain, un véritable laboratoire de la biodiversité en ville. Si la richesse et la diversité des espèces présentes sont saluées, quelques points restent toutefois à améliorer au niveau des habitats ou encore de la gestion des espèces envahissantes. La gestion actuelle est jugée déjà très favorable pouvant être encore facilement améliorée pour rendre le campus toujours plus attractif pour les espèces.

Parmi les principales actions préconisées, la LPO conseille de poursuivre la pratique de la gestion différenciée des prairies et pelouses (déjà en place depuis 2010), le suivi et l’amélioration du réseau de zones humides (en cours depuis 2010), la restauration des boisements, la lutte contre les espèces exotiques envahissantes ainsi que la création d’un réseau de haies et d’arbustes.

Ces aménagements devront s’accompagner d’un travail d’information et de sensibilisation des usagers du campus et du grand public afin de valoriser et de faire connaître les pratiques de gestion favorables à la biodiversité. Les étudiants de certaines filières spécifiques (botanique, entomologie, etc) pourront être impliqués dans les suivis des inventaires et la réalisation des aménagements prévus, notamment lors de stages et de projets tutorés.

Rendez-vous est pris en 2025 pour un bilan afin d’évaluer l’évolution du site !
Téléchargez le 1er rapport diagnostic écologique du campus de l’UGA

Mare INRAE sur le domaine universitaire
INRAE s’engage aussi avec la LPO pour la biodiversité sur le campus !
À la fois outil de sensibilisation et contribution à la lutte contre l’érosion générale de la biodiversité, les initiatives en faveur de la biodiversité se multiplient sur le site INRAE de Grenoble - Saint-Martin-d’Hères.

Ainsi à l’automne dernier, la physionomie de la prairie jouxtant le site sur le campus a évolué. Une mare de 45 m2 a été creusée dans le cadre d’un chantier participatif organisé en partenariat avec la LPO. Étanchéifiée artificiellement mais alimentée uniquement avec de l’eau de pluie, cette nouvelle mare a été végétalisée d’espèces locales en avril dernier. Elle s’ajoute au réseau de mares existantes sur le domaine universitaire, et vise à préserver et enrichir la biodiversité présente sur le campus : tritons palmés et alpestres, grenouilles, salamandres…

Un potager collectif, une haie mellifère et plusieurs espaces arbustifs (arbres fruitiers, petits fruits…) ont également été installés courant 2022. Un rucher partagé, commun à INRAE et à ISTerre, est également présent sur le site depuis de nombreuses années. Les initiatives RSE d’INRAE en région, dont celles du centre Lyon-Grenoble Auvergne-Rhône-Alpes, sont à découvrir dans un article bilan des actions 2022.
Publié le  17 mai 2023
Mis à jour le  7 juin 2023