La musique a résonné quotidiennement dans les camps de concentration et les centres de mise à mort du régime nazi. Pourquoi une telle présence musicale dans des espaces où les libertés les plus fondamentales étaient bafouées ? Jusqu’au 25 février 2024, découvrez au Mémorial de la Shoah de Paris, cette exposition temporaire conçue par Élise Petit, musicologue et maîtresse de conférences en histoire de la musique des XXe et XXIe siècle à l’Université Grenoble Alpes.
L’usage principal de la musique, encore méconnu, est initié par les autorités des camps dès 1933 : il s’agit d’une musique « contrainte », jouée sur ordre par des orchestres de détenus. Elle constitue un outil à part entière des processus de mise au pas et d’annihilation. Son second usage est celui fait par les détenus de manière spontanée : tolérée par les responsables de blocs ou parfois totalement clandestine, cette musique participe des stratégies de survie psychologique et de résistance spirituelle au système concentrationnaire.
L’exposition présente pour la première fois au public de nombreux témoignages, instruments, partitions et dessins réalisés par des femmes et des hommes détenus, ainsi que des photographies prises par des SS. Près de 300 objets et documents provenant de mémoriaux et de musées du monde entier rassemblés par Élise Petit, commissaire scientifique de l’exposition.
Elle aborde également quelques cas particuliers, notamment des camps d’internement français devenus camps de transit ou encore le camp-ghetto de Theresienstadt.
Et surtout, elle fait entendre les musiques qui ont résonné dans le système concentrationnaire de Dachau à Buchenwald et, plus étonnant, dans les centres de mise à mort de Treblinka, Majdanek, Chełmno ou dans le complexe d’Auschwitz.
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