Depuis la découverte de Fleming en 1928, l’humanité se protège d’un bon nombre d’agressions bactériennes grâce aux antibiotiques, dont la diversité n’a cessé de croître pendant ces 90 dernières années. Leur efficacité a été si remarquable que ces substances sont généralement considérées comme la plus importante découverte du 20e siècle sur le plan médical.

Toutefois l’apparition de souches résistantes aux antibiotiques fait craindre que cette efficacité soit maintenant déclinante, ce qui peut constituer une menace grave en termes de santé publique. Et l’on trouve de moins en moins de nouvelles molécules efficaces.

La France n’a sans doute pas été exemplaire dans l’utilisation de ces médicaments, souvent prescrits sans indication thérapeutique valable. D’autres pays développés en consomment beaucoup moins, comme la Hollande. L’utilisation massive d’antibiotiques dans les élevages intensifs d’animaux, comme les poulets, ou les bovins, semble elle aussi à mettre en cause.

Par ailleurs d’autres méthodes de défense existent, un peu marginalisées, comme les phages. Les huiles essentielles sont aussi évoquées. Ou la vitamine C à haute dose. Ces thérapeutiques peuvent elles être d’un apport significatif ? Et notre mode de vie peut il être considéré comme protégeant trop les nourrissons des expositions extérieures ? L’utilisation de savons "trop agressifs" n'entraîne-t-elle pas une dégradation de nos défenses naturelles ? L'absence de découvertes de nouveaux antibiotiques est-elle structurelle ou lié à la structure de la recherche pharmaceutique mondiale ?

Intervenantes

• Cécile Breyton, directrice de recherche, spécialiste des phages
• Marion Lepelley, pharmacienne en établissement hospitalier
• Patricia Pavese, médecin infectiologue en établissement hospitalier

Modérateur : Emmanuel Borot (CSCAG)