Le rayonnement des étoiles massive sculpte les systèmes planétaires

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le  1 mars 2024
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Comment se forme un système planétaire tel que le système solaire ? Pour le comprendre, des scientifiques du CNRS au sein d’une équipe de recherche internationale [1] impliquant également des scientifiques de l'institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble (IPAG - CNRS / UGA) ont étudié une pouponnière d'étoiles, la nébuleuse d'Orion, à l'aide du télescope spatial James Webb [2]. En observant le système planétaire naissant du nom de « d203-506 », ils ont découvert le rôle crucial des étoiles massives dans la formation de systèmes planétaires naissants [3].
Environ 10 fois plus massives que le Soleil, et surtout 100 000 fois plus lumineuses, ces étoiles projettent un rayonnement ultraviolet très puissant sur les planètes alentours. En fonction de la masse de l'étoile au centre du système planétaire, ce rayonnement peut tant favoriser la formation de planètes qu'en détruire d’autres en dissipant leur matière. Dans la nébuleuse d’Orion, les scientifiques ont observé qu’en raison de l'irradiation intense des étoiles massives, le système planétaire « d203-506 » ne pourrait pas former une planète telle que Jupiter.

À paraitre à la une de Science le 1er mars, cette étude révèle avec une précision inédite le rôle déterminant que jouent les étoiles massives dans le sculptage des systèmes planétaires. Elle ouvre ainsi la voie à un nouveau regard sur leur genèse.

Image Hubble de la Nébuleuse d’Orion, et zoom avec le télescope spatial James Webb (JWST) sur le proto-système planétaire d203-506. © NASA/STScI/Rice Univ./C.O’Dell et al / O. Berné, I. Schrotter, PDRs4All
Image Hubble de la Nébuleuse d’Orion, et zoom avec le télescope spatial James Webb (JWST) sur le proto-système planétaire d203-506. © NASA/STScI/Rice Univ./C.O’Dell et al / O. Berné, I. Schrotter, PDRs4All
 
Notes
[1] - Les principaux laboratoires français impliqués dans cette étude sont l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (CNES/CNRS/Université Toulouse Paul Sabatier), l’Institut d'astrophysique spatiale (CNRS/Université Paris-Saclay), le Laboratoire d’Études du Rayonnement et de la Matière en Astrophysique et Atmosphères (CNRS/Université Cergy Paris/Observatoire de Paris-PSL/Sorbonne Université/), et l’Institut des Sciences Moléculaires d’Orsay (CNRS/Université Paris Saclay). L’étude fait partie du projet international « PDRs4All ».
[2] - Capable de percer les voiles de poussières, le télescope spatial infrarouge James Webb permet l’observation d’astres lointains tels que la nébuleuse d’Orion à 1400 années-lumière de la Terre.
[3] - C’est-à-dire de moins d'un million d'années.
Publié le  1 mars 2024
Mis à jour le  11 mars 2024