Des cellules saines peuvent influencer la progression de tumeurs lors du développement de l’embryon

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le  10 mai 2022
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Une étude menée par une équipe de recherche CNRS en partenariat avec le laboratoire Biosanté (CEA/Inserm/Université Grenoble Alpes) et l’Institut d’hématologie et d’oncologie pédiatrique du Centre Léon Bérard, révèle que des cellules pourtant saines, peuvent influencer la progression de tumeurs lors du développement de l’embryon. Elle illustre également l'importance de mieux comprendre le contexte singulier d'un organisme en développement dans ces cancers d'origine embryonnaire. Ce résultat fait l'objet d'une publication dans la revue Nature Communications le 10 mai 2022.
La moitié des cancers chez l’enfant prennent leur origine lors du développement de l’embryon, ce qui rend la recherche particulièrement complexe. L’équipe de Valérie Castellani, directrice de recherche CNRS au laboratoire Mécanismes en sciences de la vie intégrative (CNRS/Inserm/Université Claude Bernard Lyon [1] a donc développé un modèle permettant de reconstituer au mieux cet environnement embryonnaire : une greffe de cellules cancéreuses dans un embryon de poulet.

Cette nouvelle méthode, qui lui a valu en 2018 la médaille de l’innovation du CNRS, ouvre la possibilité d’explorer les mécanismes qui permettent aux cellules cancéreuses de se répandre dans l’organisme, engendrant des métastases, et d’interroger l’impact des cellules saines sur le comportement de cellules malignes.

C’est avec ce modèle que l’équipe de Valérie Castellani, en partenariat avec le laboratoire Biosanté (CEA/Inserm/Université Grenoble Alpes) et l’Institut d’hématologie et d’oncologie pédiatrique du Centre Léon Bérard, a plus spécifiquement étudié le neuroblastome - un cancer pédiatrique qui prend naissance dans les cellules nerveuses encore immatures, et dont la forme métastatique est extrêmement agressive.

Les résultats de cette étude conduite par Dounia Ben Amar, doctorante co-encadrée par Céline Delloye-Bourgeois, chercheuse CNRS dans l’équipe, indiquent que le comportement des cellules de neuroblastome est influencé par certaines cellules nerveuses saines en développement. Au contact de ces dernières, les cellules cancéreuses acquièrent un comportement de dissémination métastatique.


Modélisation du neuroblastome dans l’embryon aviaire. Sous l’action de signaux physiologiques émanant des tissus embryonnaires au sein desquels les tumeurs se développent, certaines cellules acquièrent des propriétés plus agressives, se détachent et disséminent pour établir des foyers métastatiques à distance. © MeLiS_Equipe Castellani
Modélisation du neuroblastome dans l’embryon aviaire. Sous l’action de signaux physiologiques émanant des tissus embryonnaires au sein desquels les tumeurs se développent, certaines cellules acquièrent des propriétés plus agressives, se détachent et disséminent pour établir des foyers métastatiques à distance.
© MeLiS_Equipe Castellani

La version originale de cet article a été publiée sur le site du CNRS

Notes
[1] Ont aussi collaboré à cette étude : Oncofactory et l’Institut de biologie de l’ENS (CNRS/Inserm/ENS-PLS)
Publié le  10 mai 2022
Mis à jour le  10 mai 2022