Carole Peyrin, le prix de la science !

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Carole Perrin
Carole Perrin
Un prix du magazine "La Recherche" en 2014, une médaille de bronze du CNRS en 2015 et aujourd’hui l’insigne de Chevalier de l’ordre national du mérite remis par la ministre Najat Vallaud-Belkacem en personne à Paris, un "palmarès" qu’on pourrait facilement attribuer à un homme. Et pourtant il est bien celui d’une femme : Carole Peyrin !
Chercheuse en psychologie et neurosciences cognitives au Laboratoire de Psychologie et Neuro Cognition (LPNC) de l’Université Grenoble Alpes et du CNRS, elle fait partie de ces scientifiques au parcours remarquable et remarqué. "Aujourd’hui, être une femme qui réussit, c’est saillant. Lorsqu’une scientifique fait une découverte ou avancée dans son domaine, on la repère vite. Et c’est ce qu’il se passe pour moi". Un avantage dont elle ne se vante à aucun moment car Carole Peyrin ne fait pas de son cas une exception. Dans la recherche en sciences humaines et sociales et surtout à l’université, "les femmes peuvent exprimer leur potentiel plus facilement que dans d’autres milieux professionnels. Mes 'modèles' en sont le meilleur exemple, Sylvie Chokron, directrice de recherche au CNRS à Paris et Monica Baciu, actuelle directrice du LPNC. De grandes scientifiques à la personnalité forte. Elles m’ont montré la voie à suivre".

"Une réussite rendue possible par l’université et mon équipe"


Fascinée très jeune par le cerveau, Carole Peyrin se lance dans des études supérieures en psychologie à Grenoble. Elle se passionne alors pour les neurosciences, les images 3D, l’explication du cerveau par la logique, l’analyse par le mécanisme. Durant sa thèse sur l’imagerie cérébrale qui lui aura demandé, comme tous les chercheurs, beaucoup de volonté et de persévérance, Carole Peyrin voit ces années d’errance scientifique enfin récompensées. Elle trouve une méthode d’imagerie cérébrale permettant de démontrer qu’au niveau du cortex visuel, les deux hémisphères cérébraux ne traitent pas l’information de la même façon : le cortex visuel droit analyse les formes globales tandis que le gauche se spécialise dans les détails. Un succès qu’elle ne s’attribue pas à elle seule. "Même si je suis mise en avant, je dois ma réussite, entre autres, à mon équipe faite d’hommes… et de femmes brillants !".

Elle confiera, tout de même, que c’est aussi en faisant de nombreux sacrifices qu’elle en est là. "Etre responsable d’une équipe, être scientifique et femme demande beaucoup de temps, d’énergie et de caractère… Un caractère que j’ai d’ailleurs appris à me forger. Et puis forcément d’autres plans passent à la trappe."

Cependant, Carole Peyrin encourage les étudiantes à continuer de s’engager dans la recherche à l’université, car "c’est l’endroit où elles peuvent se réaliser, où il est possible de le faire sans aucune de distinction de genre".

Ce portrait fait partie d'une série proposée à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes du 8 mars 2016.
Publié le8 mars 2016
Mis à jour le8 février 2017