Samuel Mottin, de l’officine à la start-up

Campus Article
Samuel Mottin en juin 2016
Samuel Mottin en juin 2016
En avril 2016, il a reçu l’Oscar de l’entrepreneuriat de la CCI de Grenoble pour Pharmanity. Ancien étudiant de la Faculté de pharmacie de Grenoble, Samuel Mottin va à contre-courant des modes.
Pendant son stage en industrie pharmaceutique à Paris, Samuel Mottin a l’idée de créer une sorte de "super annuaire" en ligne des pharmacies. "Je travaillais dans une pharmacie qui était située en face d’une autre pharmacie. J’ai observé que les patients venaient souvent chez nous chercher des produits que nous n’avions pas alors qu’ils étaient disponibles en face et vice-versa", raconte le jeune homme de 29 ans. Pourquoi ne pas lancer un site où chaque pharmacien pourrait référencer son stock de médicaments et de produits parapharmaceutiques ? Le patient, avant de se déplacer, n’aurait qu’à vérifier en quelques clics la disponibilité du médicament. "Au début, les pharmaciens ne voyaient pas l’intérêt d’être sur Internet, mais la situation a changé en 2013, avec l’autorisation de vente en ligne de médicaments [Ndlr : non soumis à prescription obligatoire]." Convaincu de la validité de son projet, il comprend qu’il n’ira pas loin seul. Il se met alors en quête d’un associé au profil complémentaire. Il rencontre une vingtaine de personnes, jusqu’à ce qu’il repère la perle rare sur le réseau social professionnel LinkedIn. Alban Charrière, un ancien de Grenoble Ecole de Management, expert en webmarketing, rêve justement de nouveaux horizons. Samuel Mottin a trouvé son bras doit : l’aventure peut commencer.

Donner de la visibilité aux pharmacies

Fin 2013, début 2014, leur start-up est incubée à Grenoble, où ils sont accompagnés par Gate 1 (ex-GRAIN) et IncubaGEM. La première version du site est mise en ligne en février 2014. Le concept de Pharmanity (contraction de pharmacie et de community) est simple : le pharmacien s’inscrit et le référencement de ses produits se fait automatiquement grâce à une connexion avec son logiciel de gestion des stocks. C’est gratuit pour lui et pour l’internaute qui cherche des renseignements. "Notre objectif est de grossir et de capter du trafic pour pouvoir ensuite monétiser l’audience", explique Samuel Mottin. S’il est possible de réserver des médicaments sur Pharmanity, on ne peut pas en acheter : "Nous allons à contre-courant de la vente en ligne. Notre objectif est de permettre aux pharmacies physiques de proximité d’être visibles sur le web", précise-t-il.

Un projet qui "prend aux tripes"

Aujourd’hui, la plateforme compte 130 000 références de produits et plus de 320 pharmacies partenaires, la plupart situées à Grenoble. L’objectif est maintenant de développer le réseau à l’échelle nationale. La prochaine étape : l’élargissement de l’équipe avec le recrutement de commerciaux. Deux ans après le lancement de Pharmanity, Samuel Mottin ne reviendrait pour rien au monde en arrière. "C’est un projet qui prend aux tripes. On ne sait pas toujours où on va, mais on y va. C’est dans mon caractère d’explorer !", déclare celui qui a décidé de prendre une année de césure pendant ses études pour travailler six mois en officine, participer au raid du 4L Trophy et s’envoler en Australie pendant quatre mois. "C’était très inhabituel à l’époque… L’ancien doyen de la Faculté de Pharmacie de Grenoble se souvient encore de moi", nous assure-t-il dans un sourire.
Publié le27 juin 2016
Mis à jour le21 février 2017