Ice Memory : arrivée des carottes de glace de l’expédition Illimani à Grenoble

Sciences et technologies Article
Les scientifiques découpent les carottes de glace © Sarah Del Ben / Wild Touch / Fondation UGA
Les scientifiques découpent les carottes de glace © Sarah Del Ben / Wild Touch / Fondation UGA
Les deux carottes de glace extraites sur le glacier de l’Illimani en Bolivie lors de la deuxième expédition du projet Ice Memory sont arrivées à Grenoble le 17 août 2017, après un voyage de 10 000 km en 50 jours.
Prélevées dans des conditions climatiques extrêmes à 6 300 mètres d’altitude, les deux carottes de glace, de 137 et 134 mètres - ce qui représente plus de 3 tonnes de glace, divisées en 250 tronçons de 1 mètre, répartis dans une cinquantaine de boites isothermes - ont effectué un voyage de plus de 10 000 km : tout d’abord stockées dans une tranchée creusée dans la neige sur le glacier, elles ont ensuite été descendues de nuit, à dos d’hommes par des guides, jusqu’au camp de base à 4500 m d’altitude, puis transportées jusqu’à La Paz et conservées dans un conteneur frigorifique à –25 °C.

10 000 km en conteneur frigorifique

Ce conteneur a rejoint fin juin le port d’Arica au Chili par camion, avant de se diriger vers le Pérou puis la France en bateau. Arrivé au port du Havre le 9 août, le conteneur a terminé son voyage en camion jusqu’à Grenoble, où les carottes sont désormais stockées dans une chambre froide au Fontanil-Cornillon.

Ce transport périlleux, en raison des risques constants de rupture de la chaîne du froid, a été coordonné par l’Unité de logistique internationale services et soutien aux expériences (ULiSSE), unité de service du CNRS spécialisée dans le transport et la logistique d’échantillons, de prototypes, d’appareils scientifiques...

ULiSSE a mis en place des procédés pour veiller à la stabilité de la température du conteneur pendant ces 50 jours : générateur externe et mobilisation d’un technicien pour le transport en camion ; suivi accru de notre prestataire, notamment à chaque étape cruciale (comme le branchement électrique du conteneur après transbordement sur le navire) et relevés de température trois fois par jour lors du trajet en mer.

L’aventure continue !

L’une de ces carottes sera analysée en 2019 à l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE) à Grenoble, afin de retracer jusqu’à 18 000 ans d’archives climatiques et environnementales. La deuxième carotte alimentera la première carothèque mondiale d’archives glaciaires, issues de glaciers menacés par le réchauffement climatique, qui sera construite sur la base Concordia en Antarctique, à partir de 2020.

Les équipes internationales engagées dans l’initiative Ice Memory préparent d’autres forages sur différents glaciers du monde et travaillent avec l’UNESCO pour construire la gouvernance à long terme de ces archives climatiques uniques pour les générations futures.


Publié le7 septembre 2017
Mis à jour le8 septembre 2017