20e concours i-Lab : 9 lauréats grenoblois distingués

Campus Article
Le jury national du plus grand concours d’innovation deep tech de France, i-Lab a distingué cette année 64 lauréats dont 14 Grands Prix parmi les 383 candidatures. 9 projets du site Univ. Grenoble Alpes sont mis à l’honneur.

2 Grand Prix sur 14 pour des projets grenoblois

Le concours a attribué cette année 14 Grands Prix à des lauréats nationaux dont les projets remarquables s’inscrivent dans l’un des 10 grands défis sociétaux définis par l’agenda stratégique France-Europe 2020. Ils seront accompagnés d’un parrain qui les aidera à relever un défi important dans leur développement tel que la réalisation d’une première levée de fonds, ou l’introduction de leur produit sur le marché par exemple.

Denis Barbier / MicroLight3D

Imprimantes 3D à très haute résolution pour les micro-pièces en polymère
La société Microlight3D se positionne comme l’un des acteurs du secteur de l’impression 3D, en tant que fabricant de machines d’impression 3D à haute résolution pour les micro-pièces complexes en polymère. De plus en plus de fabricants de pièces en polymère (plastique) souhaitent bénéficier des outils de design génératif. Cependant les technologies d’impression 3D existantes ne permettent pas de tirer pleinement profit des possibilités offertes par le design génératif, du fait de leur approche d’impression couche par couche. Microlight3D propose une technologie d’impression par polymérisation à deux photons compatible avec le design génératif. Par ailleurs, aucune technologie 3D additive existante n’est adaptée pour la réalisation de micro-pièces en polymère. Microlight3D propose donc de développer une gamme d’imprimantes 3D, et les outils logiciels associés, permettant aux industriels de produire des micro-pièces de très hautes performances, en tirant profit de l’apport du design génératif.

Thierry Garret / MOÏZ

Modules de mesure autonomes, connectés et d’une durée de vie infinie
MOÏZ propose des modules de mesure autonomes, connectés, et d’une durée de vie infinie, utilisant une technologie de récupération d’énergie par effet thermoélectrique. Cette technologie permet de diminuer le volume d’un facteur 100 d’un dispositif thermoélectrique classique grâce à des membranes nanométriques en silicium. Cela permet de générer des centaines de microwatts avec un écart de 10°C, facilement disponible dans un environnement industriel et d’alimenter des capteurs connectés de l’industrie 4.0, alors autonomes, sans fil et sans pile. Des prestations d’études avec 3 clients (SNCF FRET, AIR Liquide, SCHNEIDER Electric) ont permis de matérialiser des preuves de concept et d’affiner les besoins. Ces modules seront couplés à moyen terme à une offre de collecte et de traitement des données via le Cloud.

Les 7 autres projets grenoblois distingués

Matthieu Desbois-Renaudin / WattAlps

Adaptation de Batteries Agées pour Transfert d’Application (ABATA), des produits prévus pour leur seconde vie dès la conception
WattAlps cherche à rendre possible l’électrification des véhicules et engins industriels, en démocratisant progressivement la batterie haute performance, et avec une approche environnementale responsable. La fabrication d’un accumulateur lithium-ion consomme beaucoup d’énergie et coûte cher. L’objectif du projet ABATA est de maximiser sa durée de vie de façon à rendre le stockage plus vertueux écologiquement mais aussi plus rentable économiquement. Il s’agit notamment de développer un produit robuste et fiable mécaniquement (vibrations, chocs), de maximiser l’énergie restituée sur la durée de vie de la batterie en optimisant la profondeur de décharge, de développer des outils de diagnostic à distance et d’optimisation de parc batterie pour les gestionnaires de flotte, ou encore d’avoir un produit facilement reconfigurable pour une deuxième vie… Dès la conception du module, l’objectif d’utiliser la batterie dans une deuxième application sera intégré.

Agnès Guerraz / Skopai

La start-up qui informe sur les start-up
L’innovation émanant des start-up transforme l’économie et les start-up représentent aussi bien des opportunités que des challenges pour les entreprises existantes. Skopai a pour ambition de développer une plate-forme d’accès à de l’information de haut niveau sur les start-up : information standardisée, neutre, temps réel et 360° sur « n’importe quelle start-up dans le monde ». Ses outils sont fondés sur le traitement automatique de la langue et sur des techniques d’apprentissage automatique qui relèvent de l’intelligence artificielle tout en étant couplés à une méthode d’analyse du potentiel d’une start-up qui prend en compte de multiples critères. La source des données provient d’une écoute massive de l’ensemble des données disponibles et utilisables du web. Ses clients accèdent à la connaissance dont ils ont besoin afin de prendre les meilleures décisions quelle qu’en soit la nature, dans un contexte par essence risqué.

Alain Lefebvre / Motrhys

Surveillance des conduites forcées des centrales de pompage/turbinage et des barrages réservoirs
Les solutions logicielles de Motrhys permettent d’améliorer la sécurité des conduites d’eau sous pression en analysant les transitoires de pression (coup de bélier) liés aux ouvertures et fermetures de vannes. Avec l’émergence des énergies renouvelables, l’énergie hydro-électrique est de plus en plus utilisée comme énergie d’appoint et comme moyen de stockage de l’énergie. Les centrales de pompage turbinage fournissent 95% des besoins en stockage d’énergie, alors que les barrages réservoirs avec leur temps de démarrage/arrêt très rapide permettent d’ajuster les besoins en électricité en temps réel (réseaux Smart Grid). Ces arrêts/démarrages soumettent les conduites forcées des centrales de pompage/turbinage et des barrages réservoirs à des sollicitations qu’il est nécessaire de surveiller en continu afin de prévenir tout risque d’accident. Le produit logiciel HydroSurge de Motrhys est la réponse au besoin des exploitants d’hydro-électricité de surveiller en continu les transitoires de pression supportés par les conduites forcées.

Sylvie Menezo / SCINTIL Photonics

Solutions optiques de transmissions de données ultra rapides
La technologie optique s’est imposée dans les centres de données du cloud, afin d’établir des transmissions jusqu’à plusieurs milliers de mètres, plus basse consommation et plus rapides, offrant aujourd’hui un débit de 100 Gigabit par seconde entre routeurs. Elle utilise la fibre optique et met en œuvre des lasers de dimensions micrométriques fabriqués dans le matériau InP. Les composants électroniques (constituant les serveurs et routeurs) sont fabriqués de leur côté dans le matériau Silicium avec des dimensions nanométriques, produits dans les usines de la microélectronique CMOS qui offrent une production de masse à bas coût. La technologie SCINTIL, issue du CEA-Leti et de l’IRT Nanoelec, combine les avantages de ces deux technologies, la performance des lasers InP et la production de masse à bas coût de composants Silicium miniaturisés. Elle s’appuie sur l’écosystème en place de la microélectronique et exploite un savoir-faire de collage du matériau InP sur Silicium. SCINTIL déploiera dès 2021 des solutions de transmissions optiques évolutives avec des coûts, des tailles, et des consommations réduites d’un facteur 10 à 3 par rapport à l’existant.

Corinne Ronfort / VaccyVet

Solutions vaccinales pour animaux d’élevage
Les pertes liées aux maladies touchant les animaux d’élevage s’élèvent à 300 milliards de dollars par an. Le nombre annuel de décès humains liés à la transmission de maladies de l’animal à l’homme est estimé à 1,2 million. Ces pertes financières et humaines sont en partie dues aux maladies infectieuses chroniques. Les vaccins actuels ne sont pas suffisamment efficaces pour combattre ce type de maladies. VaccyVet développe des solutions vaccinales innovantes, sans adjuvants, boostant et optimisant les réponses immunitaires du vacciné. Les solutions sont issues d’une innovation vaccinale brevetée qui a montré une efficacité remarquable contre des virus de type SIDA chez l’animal. VaccyVet s’adresse aux industriels pharmaceutiques vétérinaires.

Hani Sherry / RAYVELATEUR

Modules d’inspection miniatures et intelligents
La start-up TiHive aide l’industrie 4.0 à garantir la qualité de production grâce à une nouvelle technologie de contrôle non destructif miniaturisée, destinée à remplacer les rayons X. Actuellement, toutes les industries de production des pièces plastiques et composites pour les secteurs de l’automobile et de l’aéronautique ont le même problème : les défauts de production ou polluants sont détectés seulement en bout de chaîne. TiHive développe des modules d’inspection miniatures et intelligents, distribués tout au long des chaînes de production, rendant ainsi possible, la détection des défauts en temps réel, pour 100% de la production. La technologie brevetée de TiHive permet de voir à travers la matière, avec la même efficacité que les rayons X, mais sans impact sur la santé pour les opérateurs. TiHive est la première start-up au monde à intégrer un système d’inspection THz sur silicium.

Pierre Thibault / KAPFLEX

Capteurs I-IoT connectés et autonomes
L’industrie 4.0 est une mutation qui propose une révolution du pilotage des processus industriels, en tirant partie des technologies de l’information. Cela implique de rassembler et d’analyser de grandes quantités de données générées lors du suivi de processus industriels afin d’améliorer la qualité et de diminuer le coût des produits. La société KAPFLEX fournit aux industriels des capteurs I-IoT connectés et autonomes qui s’intègrent directement dans les parois de réservoirs industriels fixes ou mobiles. Les capteurs KAPFLEX mesurent le niveau, l’intégrité et la traçabilité du contenu ainsi que la présence de pollution environnemental de l’eau par des effluents chimiques et hydrocarbures. KAPFLEX a pour ambition, avec ces capteurs planaires, souples et très basse consommation, d’équiper, dès la sortie de fabrication, les dizaines de millions de réservoirs en plastique ou en composite fabriqués chaque année dans le monde et destinés à des usages industriels.

La version originale de cet article a été publié sur le site de la Communauté Université Grenoble Alpes.

Publié le9 juillet 2018
Mis à jour le9 juillet 2018