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Cette université hors les murs, organisée les 24 et 25 octobre 2018 par le programme Promising et le Magasin des horizons, s’est construite avec l'École nationale supérieure d'architecture de Grenoble (ENSAG), l’École supérieure d’art et design Grenoble-Valence (ESAD), Grenoble IAE, l'Institut d'urbanisme et de géographie alpine, l’ENSCI-les Ateliers et Sciences Po Grenoble.

"Pour certains étudiants, c’était la première fois qu’ils participaient à un événement de ce genre. Ils sentent qu’ils sont précurseurs et que c'est quelque chose d’exceptionnel (…) . Alors qu’ils viennent de parcours différents - design urbain, architecture ou management – ils découvrent rapidement qu’ils ont des choses à partager. C’est en cela que l’on passe à la pluridisciplinarité, la transdisciplinarité voire à l’indisciplinarité dans le sens où la discipline d’origine n’est pas du tout présente. Pour moi, c’est au cœur de ce que nous voulons développer" se félicite Valérie Chanal, directrice scientifique du programme Promising.

Développer une pratique transdisciplinaire par le design

La volonté d’un tel projet est double : susciter, par la pratique du projet collaboratif, des réflexions critiques sur le design et démontrer l’intérêt de faire travailler ensemble des étudiants issus de formations différentes mais qui toutes ont un dénominateur commun : les démarches de design.

Les groupes sont accompagnés par :

• Deux designers en résidence au Magasin des horizons, Brigitta Ralston et Alex Bau, lors de plénières ou durant les phases projet.
• Les enseignants facilitateurs, designers, architectes, chercheurs, issus également des différentes filières, dans leur processus d’action et de réflexion.

"Le fait d’avoir ces deux designers est aussi très valorisant. Ils ont une pensée, une pratique et une réflexivité sur les pratiques de design qui sont extrêmement intéressantes" souligne Valérie Chanal.



En marge de la démarche de projet, s'organisent des temps de pause autour d’un open forum pour partager des points de vue singuliers des enseignants sur leur pratique de design et la place de l'éthique dans leurs démarches, une conférence de Thierry Ménissier, philosophe de l’innovation, sur les différentes dimensions théoriques de l’éthique, la projection en continu du film "Human" de Yann Arthus Bertrand. Une façon d’articuler sur un temps court la prise de recul réflexive et l’engagement dans la réalisation pratique du projet jusqu’à la performance finale de chacun des groupes.

Si tu pouvais changer une chose dans ton environnement, laquelle choisirais-tu ?

Les réponses fusent : changer la gestion des emballages et des déchets, améliorer la communication entre les individus, rendre les espaces publics plus agréables, abolir les frontières autour des propriétés privées, construire des bâtis intelligents... Des idées à débattre, imaginer et mettre en scène en groupe pour redonner du sens à nos quotidiens, repenser l’éthique dans les projets de design.

Un retour d’expérience positif

Au bout des deux jours, chaque groupe réalise un rendu oral, structuré, pitché ou théâtralisé devant la centaine de participants.

Les organisateurs ont à cœur l’expérience collaborative et immersive, les étudiants retiennent la richesse des échanges via les profils éclectiques, les facilitateurs partagent une expérience de design commune.

"L’université éphémère du design nous permet de faire beaucoup de rencontres, d’être en synergie avec le territoire et de faire connaître le travail de nos designers artistes associés - Ralston and Bau. Cela permet aussi au Magasin d’explorer d’autres formats d’expérimentation, de recherche et de réflexion collective" raconte Marion Lemoult, , chargée de public et de projet au Magasin des horizons.



Cette université éphémère qui proposait de réfléchir à des projets sur l’amélioration de notre quotidien via le design est elle-même une expérience, cette fois-ci de vie, où les participants repartiront riches de leur temps partagé dans ce processus collaboratif et créatif.

D'après Alexander Bau, designer idéaliste associé, "lorsque tu travailles dans ta discipline, souvent tu es mono-centré. Donc si l’architecte continue à architecter, le marketeur à marketer, l’artiste à artister, on est morts. En fait il faut qu’on s’associe et qu’on embrasse toute cette complexité pour devenir le tout et pouvoir répondre aux questions complexes du monde actuel."