Rythmes en guerre

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le  13 décembre 2022À distance
Conférence du séminaire Rythmologies (édition 2022-2023) avec l'anthropologue Véronique Nahoum-Grappe.
Chaque situation de guerre est spécifique et inscrite dans son contexte historique propre. De plus, au sein d'une même guerre, l'hétérogénéité des situations est extrême. Est-ce que l'on peut néanmoins décrire des rythmes communs ? La possibilité et la présence tout autour de soi de la violence et de la mort produit un changement d'atmosphère collective : lorsque la violence de guerre n'est plus vue seulement sur un écran, mais touche la survie des hommes de la famille et la matérialité de l’environnement autour du corps, le monde n’est plus le même : comment en décrire les rythmes sociaux qui s’y inventent ? Cette réflexion s’appuie sur deux exemples : celui du siège de Sarajevo et des enclaves bosniaques lors de la guerre en Bosnie (1992-1995), partagé chaque année plusieurs semaine lors de mon enquête "alcool et guerre", et celui plus largement de la guerre en Ukraine depuis le 24 février 2022, non achevée, et perçue de France au travers d'informations croisées, telle que l'on peut la décrire dans les faits jusqu'à présent. Cette première guerre du XXI° siècle en Europe voit des temps sociaux hétérogènes coexister. Plus largement, c'est tout le rapport au temps et aux rythmes sociaux qui se retrouve bouleversé en temps de guerre.

L'intervenante

Véronique Nahoum-Grappe est anthropologue à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et rattachée au Laboratoire d’Anthropologie Politique (CNRS/EHESS). Elle a travaillé sur les conduites d'excès, la cruauté, la différence des sexes.
 
Publié le  24 novembre 2022
Mis à jour le  24 novembre 2022