Accueillir, recueillir la parole, faire de l’expulsion un enjeu de débat et de mobilisation, font partie des objectifs poursuivis par des associations d’expulsé·e·s africaines. Ces associations, qui revendiquent le principe de l’auto-organisation comme source de légitimité de l’action collective et de la parole publique, ont des positionnements variés, entre contestation radicale de la complicité des États dans le système des expulsions et enrôlement dans les campagnes de l’Organisation Internationale des Migrations et des États pour dissuader les populations d’émigrer. Leurs mobilisations et leurs revendications, dans des contextes nationaux variés, obligent à penser les processus de subjectivation politique qui émergent des contraintes étatiques qui pèsent sur la mobilité des populations.

Discutante

Une conférence animée par Naïma Ghermani, professeure d'histoire moderne, membre du LUHCIE et directrice adjointe de la Maison des Sciences de l'Homme Alpes.

Informations complémentaires

Clara Lecadet est anthropologue au CNRS, membre et co-directrice du Laboratoire d’Anthropologie Politique (LAP, CNRS-EHESS). Elle travaille sur les politiques d’expulsion, sur les mobilisations des expulsés et des sans-papiers, et sur les camps de réfugiés. Elle a co-dirigé Un monde de camps (La Découverte, 2014) avec Michel Agier et Après les camps. Traces, mémoires et mutations des camps de réfugiés (Academia, 2019) avec Jean-Frédéric de Hasque. Elle est l’autrice de Le manifeste des expulsés. Errance, survie et politique au Mali (PUFR, 2016).