Les campus grenoblois de l’UGA abandonnent le gaz pour le chauffage urbain

Développement durable, Patrimoine, Vie de l'établissement
le  5 mai 2022
Ouverture de la visite du chantier de raccordement de la piscine universitaire et de la sous-station de chauffage du campus UGA avec les partenaires du territoire et la presse
Ouverture de la visite du chantier de raccordement de la piscine universitaire et de la sous-station de chauffage du campus UGA avec les partenaires du territoire et la presse
Les campus de l’UGA sur la métropole grenobloise abandonnent le gaz pour le chauffage urbain. 100 bâtiments raccordés en 10 ans, les émissions du chauffage divisées par 3 ou 4.
L’UGA, Grenoble INP-UGA et le Crous Grenoble Alpes ont décidé d’étendre le réseau de chauffage urbain sur le campus. En 10 ans toutes les chaufferies gaz seront progressivement remplacées par des échangeurs raccordés au réseau métropolitain. Cela concerne les bâtiments du campus de Saint-Martin-d’Hères (SMH), mais aussi le campus santé à la Tronche ainsi que les campus de de Grenoble et de la presqu’île. Les travaux réalisés par la Compagnie de chauffage de Grenoble ont démarré sur le secteur Ampère et de la piscine sur le campus SMH et se prolongeront sur les autres campus.

Aujourd’hui les 2/3 des bâtiments de l’UGA et des établissements-composantes sont chauffés au gaz, premier poste d’émission de gaz à effet de serre (GES) avec les déplacements. En basculant sur le réseau les émissions de chauffage d’un bâtiment sont divisées par 3 et à terme par 4. Le réseau est alimenté par la nouvelle chaufferie biomasse de la Presqu’île et par l’usine d’incinération des ordures ménagères. Pour le reste les énergies fossiles (charbon et gaz) représentent encore 20% du mixe énergétique du réseau de chaleur (5 fois moins d’énergie fossile que qu’un chauffage au gaz. Cette part sera encore réduites à échéance 2030.

Le chauffage urbain est aussi devenu moins cher que le gaz et que l’électricité : lorsque l’UGA et les établissements-composantes ont signé en 2019 leurs marchés d’énergie, le gaz était à 6 centimes par KWh, l’électricité à 12 centimes, le chauffage urbain à 9 centimes. Avec les nouveaux marchés qui s’appliqueront progressivement en 2022, le prix de l’électricité passe à19 centimes, celui du gaz a près de 20 centimes. Combiné à l’augmentation des surfaces du parc immobilier de l’UGA et des établissements-composantes cela conduit à un presque doublement du budget énergie de l’UGA en quelques années : 7,5 millions d’euros en 2019, plus de 11 millions d’euros en 2022, probablement plus de 14 millions en année pleine et quand les projets immobiliers en cours seront livrés.

En se raccordant au chauffage urbain, l’Université fait un choix volontariste et un pari en cohérence avec les orientations de son schéma directeur RSE de l’UGA :
  • Le choix de la relocalisation de l’approvisionnement énergétique des campus : avec le chauffage urbain les emplois et les approvisionnements sont majoritairement locaux ou régionaux. L’université siège au conseil d’exploitation du réseau, les prix sont encadrés par une délégation de service public et ne seront pas rejoués à la « roulette russe » tous les 3 ans comme pour le gaz.
  • Un choix volontariste pour contribuer à la souveraineté énergétique de l’Europe : en réduisant la part du gaz nous contribuons à cet effort : l’actualité récente et les conséquences duu conflit en Ukraine confortent ce choix.
  • Le pari du bénéfice collectif d’une planification de la transition énergétique : l’investissement réseau est de 14 millions. Les réseaux sont mutualisés et les droits de raccordement sont financés collectivement (crédits Opération campus) ce qui permet l’amortissement des extensions par la densification planifiée du réseau et des optimisations (réseau basse pression avec de moindres pertes par exemple, linéaires optimisés, plannings calés sur l’obsolescence de chaudières… Les raccordements obligeront aussi planifier la rénovation des automates et des installations en aval des échangeurs dont la plupart sont également obsolètes.
  • En complément de ces raccordements, la nécessité de réhabilitations énergétiques complètes s’impose avec les nouveaux prix de l’énergie et l’urgence climatique : pour maîtriser ses budgets l’UGA va devoir désormais s’obliger à raisonner en coût complet ses investissements : en premier lieu systématiser pour chaque opération d’investissement le traitement de l’enveloppe des bâtiments : toitures et isolation par l’extérieur (et non plus seulement fenêtres). Les priorités des programmes ne pourront plus être les mêmes avec un impératif de sobriété sur les surfaces et les usages qui s’imposera à tous.

L’effort de décarbonation de l’UGA est à poursuivre par la maîtrise des consommations qui passe par la réhabilitation des parcs immobiliers et la maîtrise des usages. Le chauffage urbain et la systématisation d’installations photovoltaïques sur les toitures des campus ne contribueront qu’au tiers des réductions d’émissions carbone auquel l’immobilier doit contribuer et sur lesquels l’Etat s’est engagé. Les 2/3 de la réduction de notre emprunte passeront nécessairement par la réduction de nos consommations. En soi, le raccordement au chauffage urbain n’a pas d’impact sur les consommations du parc qui ont augmenté depuis 15 ans quand la loi portant sur l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (ELAN) nous impose un objectif de réduction de 40% en 2030 et – 60% en 2050.

D’autres actions et mesures sont en préparation, nous vous informerons régulièrement de ces projets contribuant à la transition énergétique de l’université.

Un projet mis en œuvre par les équipes de la Direction général déléguée au patrimoine et à l’aménagement de l’UGA : des tuyaux et des échangeurs sont moins spectaculaires qu’un nouveau bâtiment, invisibles pour la plupart d’entre vous. Ils sont néanmoins tout aussi utiles et n’ont été possible que par l’effort collectif des services et des personnels de la direction de l’aménagement, des équipes de la direction de l’exploitation- maintenance et des chargés d’opérations qui intègrent ces travaux aux programmes de leurs opérations.

Calories sous la ville, un petit clin d’œil pour les amateurs d’histoire locale, de vidéo d’un ancien temps s avec l’accent du Grésivaudan : si vous avez un moment, nous vous recommandons cette pastille vidéo qui montre le chemin parcouru depuis l’origine du campus et le caractère précurseur de notre métropole :
Publié le  5 mai 2022
Mis à jour le  9 mai 2022