EquipEx+ : 16 nouveaux projets d’équipements structurants pour soutenir la recherche

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le  22 janvier 2021
Grenoble et la presqu'île scientifique - Shutterstock
Grenoble et la presqu'île scientifique - Shutterstock
Déjà lauréates pour 19 projets EquipEx, l’Université Grenoble Alpes (UGA) est associée à travers ses laboratoires à 16 nouveaux projets d’équipements structurants pour la recherche EquipEx+ pour un montant global de près de 30 M d’euros. L'UGA porte directement le projet d’aimant supraconducteur FASUM qui fait partie des 32 projets nationaux A+ retenus par le jury international.
À travers le programme d'investissements d'avenir qui lui est rattaché, le Premier ministre a décidé de soutenir 50 nouveaux équipements de recherche de standard international, pour renforcer l'excellence et l'attractivité de la recherche scientifique française et, grâce à elle, renforcer la compétitivité de notre pays par l'innovation. 32 projets notés A+ et 18 projets A ont été retenus pour un montant global de 422 millions d'euros.

L'utilisation d'équipements scientifiques aux meilleurs standards internationaux en termes de performance est devenue une condition de la compétitivité de la recherche française. Dès le premier Programme d'investissements d'avenir (P.I.A.) financé par l’Etat, ces équipements d’excellence ont ainsi fait l'objet d'investissements importants à travers les actions EquipEx ou Infrastructures de recherche en biologie/santé.

Parmi les 16 projets financés qui impliquent l’UGA, voici trois exemples de projets particulièrement structurants pour le site et son écosystème et qui associent l’UGA et ses partenaires.

FASUM (Etablissement coordinateur : Université Grenoble Alpes - avec le CNRS et le CEA comme partenaires) - 4,32 M euros

Le projet FASUM (Fourty Tesla Superconducting User Magnet, Aimants en libre accès pour les chercheurs de 40 T tout supraconducteur) vise à maintenir la France comme l’un des leaders dans la recherche expérimentale en champ magnétique intense et à faciliter le recours à l'expérimentation en champ intense pour le nombre le plus élevé possible de chercheurs. Le projet consiste à réaliser et à tester et faire fonctionner un aimant de 40 Teslas tout supraconducteur basé sur l’étude de conception réalisée dans le cadre d’un projet européen pluri partenaires (SuperEMFL). Ce projet, mené par le Laboratoire national des champs magnétiques intenses (LNCMI-CNRS) qui y apporte son savoir technologique unique au monde (technologie NOUGAT pour l’aimant ReBaCuO interne), regroupe ainsi des partenaires académiques mais aussi industriels de toute l’Europe.

Cette nouvelle plateforme sera intégrée dans le réseau des plateformes existantes de champs magnétiques intenses de l’EMFL (European Magnetic Field Laboratory- Laboratoire européen des champs magnétiques intenses) et permettra à terme un accueil de chercheurs français et du consortium européen, voire au-delà de l’Europe, dans le cadre des appels à projets réguliers de l’EMFL.

Aujourd’hui, 40 T sont accessibles soit en champ pulsé (de quelques milli secondes à Toulouse ou à Dresde) ou en champ statique résistif (à Grenoble ou à Nimègue). Les champs résistifs nécessitent typiquement 20 MW de puissance électrique et en refroidissement ce qui limite considérablement les expériences en durée (quelques heures à Grenoble grâce au barrage du Drac qui permet un refroidissement continu) et donc le type de science accessible.

Demain, avec FASUM, il sera possible de faire des expériences plus longues (plusieurs jours) et donc de réaliser des spectroscopies longues (comme la RMN), des croissances de matériaux sous champ magnétique, de la chimie ou de la biologie sous champ magnétique qui sont aujourd’hui impossibles. Pour les technologies quantiques par exemple, les champs magnétiques sont un des outils essentiels des caractérisations de matériaux, ce qui placera Grenoble dans une très bonne place de la recherche mondiale.

Le prototype NOUGAT d’aimant supraconducteur qui a permis le test de la technologie NOUGAT  à la base du projet FASUM (en 2017).
Le prototype NOUGAT d’aimant supraconducteur qui a permis le test de la technologie à la base du projet FASUM.

MAGNIFIX (Établissement coordinateur : CNRS - 2 partenaires, CEA et UGA) - 12 M euros

Porté par les équipes de l’Institut Néel, MEM, SyMMES, l’OSUG et l’IBS, le projet de « Mise Au meilleur niveau Global et Nouvelles Infrastructures Françaises d’Investigation aux rayons X durs » permettra à la communauté française scientifique et industrielle d’accéder de façon privilégiée, via les 5 lignes « Collaborative Research Groups » françaises (F-CRG) gérées par le CNRS et le CEA, à la nouvelle source de quatrième génération de l’ESRF, la plus performante du monde. Les équipes concernées, issues de 170 laboratoires différents (depuis les sciences de l’environnement jusqu’aux sciences des matériaux, à l'archéologie, aux sciences de la vie et de la santé) continueront ainsi de bénéficier d’équipements structurants de pointe sur une source de rayons X de classe mondiale.

Ces nouveaux outils de caractérisation permettront :
  • La mesure avec une résolution inédite des propriétés structurales, physiques et chimiques des matériaux, notamment ceux développés pour les technologies de l’information ou l’énergie.
  • De réaliser des expériences in-situ ou operandi sur des systèmes modèles pour la recherche fondamentale ou des systèmes réels d'intérêt technologique et industriel.
  • Le criblage ou l'imagerie d'échantillons hétérogènes complexes du patrimoine culturel, de la biologie, de la santé, de l'environnement et des géosciences.
Fonctionnant 24h/24, 6 jours par semaine, la plateforme F-CRG accueille plus de 500 chercheurs par an, issus des laboratoires régionaux, nationaux ou internationaux et des entreprises telles que Saint-Gobain, Sanofi, Soitec, STMicroelectronics, Nexans, Saft, Texinov, Biomup. Un tel équipement polyvalent, permettant de sonder la structure même de la matière, permettra de relever de grands défis sociétaux, allant de l’acquisition cruciale de connaissances fondamentales à la conception très appliquée de nouveaux produits et services.

Projet MAGNIFIX

IDEE (Établissement coordinateur : Université Paris, Sciences & Lettres - 6 partenaires dont l’UGA à travers le Larac) - 0,49 M euros

À Grenoble, le projet Innovation, Données et Expérimentations en Éducation (IDEE) implique le LaRAC. Il vise à faire de la France un leader dans la recherche expérimentale en éducation et à faciliter le recours à l'expérimentation à grande échelle pour le nombre le plus élevé possible de chercheurs. Le projet combine :
  • un accès aux données administratives sur l'éducation qui rendra une telle recherche plus simple, moins coûteuse et mieux sécurisée ;
  • des équipements de pointe et des protocoles validés pour mettre en œuvre des instruments de mesure innovants et facilement réplicables à faible coût ;
  • des outils permettant de relier et de faire dialoguer le monde de la recherche et celui de l'éducation. Un principe général du projet est de s'appuyer au maximum sur les rendements d'échelle que cet équipement peut assurer.
La plate-forme virtuelle IDEE va proposer une librairie ouverte réunissant des instruments méthodologiques à la pointe de la recherche, des outils de formation, et des moyens de faire se rencontrer les différents acteurs et leurs projets. Cette plateforme sera accessible au monde de l'éducation et à une vaste communauté de chercheurs.

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Publié le  22 janvier 2021
Mis à jour le  27 janvier 2021