Le mystère des gènes sauteurs enfin élucidé ?

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le  17 mars 2021
Une expérience biologique au long cours étudie les effets de la présence de séquences génétiques mobiles dans les génomes de bactéries, sur l’évolution de ces dernières. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue Nature Communications.
C’est sans doute l’une des expériences les plus longues de l’histoire de la biologie… Amorcée en 1988, elle est toujours en cours. L’expérience se penche sur l’étude des effets à long terme de la présence de séquences d’insertion (IS) dans les génomes de bactéries. Ces IS sont des éléments génétiques mobiles susceptibles de se dupliquer et de « sauter » d’un emplacement à un autre dans le génome, provoquant ainsi des modifications de gènes. Ces dernières sont-elles bénéfiques ou au contraire délétères ? Au sein de la communauté, les deux hypothèses sont émises.

Pour en avoir le cœur net, les scientifiques ont eu l’idée de cultiver douze populations bactériennes à partir d’un ancêtre commun, dans un environnement constant depuis 1988. Depuis le début de l’expérience, plus de 70 000 générations se sont ainsi succédé, soit l’équivalent de deux millions d’années d’évolution à l’échelle humaine. « Des échantillons de chacune des douze populations ont été prélevés toutes les 500 générations et sont conservés à - 80°C, tout comme l’ancêtre de l’expérience, explique Dominique Schneider, enseignant-chercheur UGA au laboratoire TIMC*. Ces archives fossiles complètes peuvent ensuite être revivifiées pour être étudiées. »

* CNRS / UGA / Grenoble INP-UGA
 
Publié le  17 mars 2021
Mis à jour le  17 mars 2021