La compagnie du Gravillon : une expérience artistique partagée avec la communauté universitaire

Culture, Culture scientifique et technique, Vie de l'établissement
le  16 décembre 2021
Rencontrer des artistes, échanger avec eux sur leurs univers, rentrer dans les coulisses de la création et expérimenter : c'est ce que propose chaque année l'Université Grenoble Alpes aux membres de sa communauté. Depuis le mois d'octobre, c'est donc la compagnie du Gravillon qui a posé ses valises sur le campus, en quête de partage et d'émulation artistique autour des arts vivants et des sciences du climat. Plongée au cœur de l’atelier théâtre et danse avec Nicolas Prugniel de la compagnie du gravillon et des étudiantes participantes !
Comment le théâtre et la danse se saisissent des connaissances scientifiques, les incorporent et dialoguent avec ? C’est tout l’enjeu de la résidence artistique qui associe cette année l’Université Grenoble Alpes à la compagnie du Gravillon. Ce projet centré sur le dialogue entre thématiques scientifiques et pratiques artistiques, aboutira à la création d’un spectacle axé autour des sciences du climat, mêlant théâtre, danse et recherches scientifiques.

Les ateliers hebdomadaires en danse et théâtre proposés à l’EST (Espace Scénique Transdisciplinaire) ont commencé début octobre et une vingtaine d'étudiantes et étudiants toutes filières confondues y participent avec enthousiasme.

La transdisciplinarité qui traverse l’ensemble de ce projet est un véritable moteur pour la compagnie et les étudiants impliqués comme l’indique Roxane Auvergne, actuellement en première année de master droit de la propriété intellectuelle et du numérique au sein de la Faculté de Droit de l'Université Grenoble Alpes : « J'ai souhaité m'inscrire à ce projet car j'avais du mal à choisir entre la pratique du théâtre et de la danse, qui sont deux activités que j'aime beaucoup ! Mais je n'ai pas assez de temps pour participer à deux ateliers distincts donc l'alliance des deux disciplines m'a tout de suite attirée. Et lorsque j'en ai appris plus sur le thème proposé, mon envie d'intégrer l'atelier a été confirmée. En effet, le changement climatique est un sujet qui me parle et pour lequel je milite. Je suis d’ailleurs curieuse de voir comment nous allons l'incorporer dans la pièce que nous allons créer ! ».

Pour Elsa-Pamela Valverde-Loaiza, étudiante à Grenoble INP - UGA c’est un moyen de continuer à pratiquer la danse et le théâtre comme elle le faisait dans son université au Costa Rica ! « Et aujourd’hui, la thématique du climat est un sujet très important que les entreprises doivent prendre en compte. À ce titre, je suis venue à Grenoble pour étudier en Génie industriel, filière Ingénierie de la performance industrielle durable. » ajoute-t-elle.

3 questions à Nicolas Prugniel de la compagnie du Gravillon

Qu'est-ce qui vous motive dans ce projet de création participative qui va se déployer durant une année en lien avec la communauté universitaire ?

« Le gravillon est engagé depuis 2017 dans des projets de création en partenariat avec des chercheurs et chercheuses du CNRS. D’abord avec la création du spectacle Lumière! Histoire d'une hors la loi, puis avec la création en cours de Point de bascule. Nous avons mis en place, autour de chacune de ces créations, des projets de médiation artistique et scientifique. Pendant ces processus de création, nous avons été frappés par la richesse des échanges que nous avions entre les chercheurs et chercheuses de différentes disciplines et l'équipe artistique. Chaque personne, en fonction de ses centres d'intérêt et de ses connaissances, amenant un point de vue différent sur les thèmes abordés. Nous devions aussi naviguer entre les exigences et contraintes portées par chacune des disciplines en présence. Par ailleurs, cette expérience nous a confirmé que le fait de ramener les connaissances scientifiques dans le corps, dans des objets et anecdotes quotidiennes à travers le travail théâtral permettait une compréhension profonde et sensorielle de certains concepts scientifiques. Nous voulions partager la richesse de cette méthode de travail en accompagnant un processus de création similaire, mettant en jeu des étudiants et étudiantes de différentes disciplines. Nous les invitons, pour la suite de leur cursus, à continuer ce travail transdisciplinaire, mêlant différentes disciplines scientifiques, artistiques et littéraires. »

La résidence est axée sur des expérimentations artistiques autour des sciences du climat, c'est une volonté de sensibiliser autour de cet enjeu de société ?

« Oui ! Face aux enjeux et à l'urgence de la crise climatique que nous traversons, il nous semble essentiel de mobiliser nos compétences pour diffuser de l'information et des connaissances sur les mécanismes en jeu dans le réchauffement et le dérèglement climatique. Cette compréhension (sensible et scientifique) conditionne selon nous un passage à l'action et une motivation. »

Comment fonctionne l'atelier hebdomadaire que vous animez depuis le mois d'octobre ?

« Cet atelier de pratique artistique s'articule en deux étapes. Une première période, jusqu'à décembre, est consacrée à la transmission des bases du jeu théâtral et de la danse : travail sur le corps, la voix, la présence, l’écoute, l’improvisation individuelle et collective. Puis nous débuterons le travail de création à partir de janvier 2022. Les étudiants et étudiantes participants tiendront les rôles de comédiens et danseurs, mais aussi de dramaturges et metteurs en scène. Nous aurons des temps d'échanges avec les chercheurs et chercheuses associés au projet pour trouver comment mettre ces connaissances en corps, en voix et en jeu, par improvisations successives et aboutir à l'écriture et à la présentation d'un spectacle en avril 2022 sur le campus universitaire. »

Rendez-vous au printemps pour découvrir le fruit de cette nouvelle collaboration artistique sur le campus de l’UGA !
Publié le  6 décembre 2021
Mis à jour le  16 décembre 2021